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«Mépris de la caste» : les propos d’un politologue sur les opposants à la réforme font polémique

Lors d'une émission consacrée au mouvement contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, le professeur Pascal Perrineau a estimé que peu de manifestants connaissaient le contenu de l'article 49.3. Ses sarcasmes ont suscité la critique.

La leçon de droit constitutionnel qu’a souhaité administrer aux manifestants contre la réforme des retraites le politologue Pascal Perrineau sur BFM TV le 18 mars a déclenché une vague de critiques.  

«Je ne crois pas que la révolte à laquelle on assiste […] soit une révolte contre le 49.3», a lancé, très détendu, le professeur à Sciences Po Paris, commentant les manifestations spontanées dans la capitale dans la foulée de l’annonce de l’emploi de cette arme constitutionnelle par le gouvernement le 16 mars. «Je suis sûr que l’on ferait [sic] une interrogation écrite, c’est mon côté professeur, des manifestants, on aurait un niveau extrêmement faible de maîtrise de l’article 49.3», a-t-il affirmé, tout en pouffant et en suscitant l’hilarité de l’éditorialiste du Point Franz-Olivier Giesbert, assis à ses côtés.

«Est-ce que ce n’est pas manquer de respect à ceux qui manifestent ?», a objecté la journaliste, visiblement sidérée par la tonalité du propos. «Qu’est-ce qu’il est bien, le professeur Perrineau !», s’est exclamé dans le même temps Franz-Olivier Giesbert, dénonçant peu après des feux de poubelles allumés dans la capitale, qui ne sont «pas très bons pour la planète». Les deux intervenants ont ensuite affirmé que le recours au 49.3 n’avait rien d’un «coup de force», avant de dénoncer un «discours révolutionnaire» qui serait tenu dans les cortèges actuels.

La séquence a fait réagir un certain nombre de personnalités, dont le leader des Patriotes Florian Philippot, pour qui elle constitue «un parfait résumé de tout le mépris de la caste pour le peuple et les manifestants», avec une «suffisance arrogante [et] un ricanement de classe qui donnent envie de passer un très grand coup de balai !».

«Derrière le ricanement complice de Perrineau et Giesbert, pointe l’arrogance des élites qui prétendent tout savoir et donner les leçons au peuple qu’ils méprisent», a pareillement fustigé Christian Delporte, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines.

«Comment défendre Macron (ce qui est leur droit) en étant en tout point détestable de mépris et [de] morgue ?», s’est interrogée Françoise Degois, éditorialiste sur LCI et Sud Radio, moquant le «cours magistral des deux zozos Perrineau et Giesbert» et leurs plaisanteries sur les manifestants et les éboueurs.

Le mouvement de contestation du texte gouvernemental se poursuit sous forme de blocages, de grèves et de manifestations spontanées, notamment dans la capitale, alors que l’Assemblée nationale s’apprête à examiner deux motions de censure ce 20 mars.

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