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Mer de Chine : quatre blessés dans un nouvel accrochage entre forces navales chinoises et philippines

Les garde-côtes philippins ont accusé les forces chinoises d'avoir provoqué ce 5 mars des collisions avec deux de leurs bateaux et d'avoir blessé quatre de leurs personnels avec des canons à eau, en marge d'une mission de ravitaillement en mer de Chine méridionale. La marine chinoise estime avoir «pris des mesures de contrôle» nécessaires.

Photographie prise le 8 février et dévoilée le 11 février par les garde-côtes philippins montrant selon eux un navire chinois coupant la route du BRP Teresa Magbanua.

Mer de Chine : Manille accuse un navire chinois de manœuvres dangereuses, Pékin dénonce une incursion dans ses eaux

Des accrochages se sont produits ce 5 mars dans le secteur du Second Thomas Shoal des îles Spratleys, revendiquées par les Philippines et la Chine, et théâtre régulier d’incidents. Les Philippines y maintiennent des troupes en permanence.

Le ministre philippin des Affaires étrangères a indiqué ce 5 mars avoir convoqué le représentant chinois à Manille et lui avoir signifié qu’il jugeait «inacceptables» ces «actions agressives».

Les garde-côtes chinois ont souligné qu’ils avaient «pris des mesures de contrôle» contre des «navires philippins après leur intrusion dans les eaux proches du récif Ren’ai dans les îles Nansha», selon la toponymie chinoise des lieux.

La flottille philippine, constituée de deux bateaux ravitailleurs et de deux bateaux d’escorte, a été prise à partie au moment où elle s’approchait du Second Thomas Shoal, où des unités philippines sont stationnées à bord d’un navire échoué, le BRP Sierra Madre.

Un des bateaux ravitailleurs, le Unaizah May 4,  a été ciblé par des jets d’eau simultanés de deux navires chinois, qui ont brisé les vitres de son poste de commandement et fait quatre blessés, selon Manille.

Ce bateau a également été victime d’une «collision mineure», selon cette source, et a dû rebrousser chemin sans avoir pu débarquer sa cargaison et les militaires destinés à relayer les troupes stationnées. L’autre bateau ravitailleur, le Unaizah May 1, a lui pu débarquer normalement son chargement sur le BRP Sierra Madre.

Un navire d’escorte philippin a également été victime d’une «collision mineure» qui a «entraîné des dommages structurels mineurs», selon les autorités philippines.

Les navires chinois ont «harcelé, bloqué, déployé des canons à eau et exécuté des manœuvres dangereuses dans une nouvelle tentative d’entraver ou de gêner illégalement une mission de réapprovisionnement et de rotation de routine», a accusé le gouvernement philippin.

«Vives protestations» de Pékin

Le porte-parole des garde-côtes chinois Gan Yu a de son côté accusé les forces philippines d’avoir «volontairement» heurté un bateau chinois, lui causant une «éraflure».

Pékin a exprimé de «vives protestations», a ajouté la porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, selon qui les navires philippins «tentaient de transporter des fournitures et des matériaux de construction» pour consolider le BRP Sierra Madre.

L’atoll Second Thomas se situe à environ 200 kilomètres de l’île philippine de Palawan et à plus de 1 000 kilomètres de la grande île et province chinoise la plus proche, Hainan.  Une poignée de soldats philippins sont stationnés sur un bateau militaire, le BRP Sierra Madre, échoué en 1999 sur l’atoll, servant d’avant-poste et permettant d’affirmer les prétentions de souveraineté des Philippines face à la Chine. Les troupes dépendent des missions de ravitaillement pour leur survie. 

Pékin revendique les eaux et des îles de la mer de Chine méridionale. Les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam revendiquent également plusieurs récifs et îlots dans cette mer, dont certaines zones pourraient receler de riches réserves de pétrole.

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