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Netanyahou promet aux civils de Rafah une évacuation «sécurisée», les critiques internationales se multiplient

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a affirmé que Tsahal assurerait un «passage sécurisé» avant l'assaut prévu sur la ville de Rafah lors d'un entretien à ABC, diffusé ce 11 février. Le Caire, de son côté, a menacé de suspendre les accords de paix de Camp David, garantissant la normalisation entre l'Egypte et Israël selon AP.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken lors d'une conférence de presse à l'ambassade de Jérusalem le 7 février.

Blinken plaide pour une trêve à Gaza, les désaccords de plus en plus apparents avec Israël ?

«La victoire est à portée de main. Nous allons le faire. Nous allons prendre les derniers bataillons terroristes du Hamas et Rafah, qui est le dernier bastion», a déclaré ce 11 février Benjamin Netanyahou sur la chaîne ABC News.

«Nous allons le faire (…) tout en assurant un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter les lieux», a-t-il ajouté.

«Nous mettons au point un dispositif détaillé pour y parvenir», a-t-il poursuivi, «nous n’abordons pas cela avec désinvolture». Il a mentionné les zones au nord de Rafah qui ont été dégagées et pourraient être utilisées comme zones sécurisées pour les civils, selon lui.

La moitié de la population de Gaza s’est réfugiée à Rafah

La population de cette ville à l’extrême sud du territoire côtier, près de la frontière égyptienne, a plus que quintuplé au cours des dernières semaines, avec les arrivées de centaines de milliers de personnes fuyant la guerre.

Plus de 1,3 million de Palestiniens s’y sont réfugiés et la communauté internationale s’inquiète de leur protection alors que Netanyahou a ordonné à l’armée de préparer une offensive sur Rafah.

L’Égypte menace de suspendre les accords de Camp David

L’Égypte, qui a pourtant multiplié les efforts diplomatiques depuis le début du conflit, a même menacé de suspendre les accords de Camp David, a rapporté AP ce 11 février, citant deux officiels égyptiens et un diplomate occidental. Signés en 1978 et 1979 après le conflit entre l’Égypte et Israël, pierre d’angle de la stabilité régionale, ces accords ont permis une normalisation entre les deux pays. 

Le Hamas a mis en garde «contre une catastrophe et un massacre qui pourraient aboutir à des dizaines de milliers de morts».

Le diplomate en chef de l’UE, Josep Borrell, affirme de son côté qu’une offensive sur Rafah «entraînerait une catastrophe humanitaire indescriptible».

Les États-Unis, principal allié d’Israël, ont déclaré qu’ils ne soutenaient pas une offensive terrestre à Rafah, avertissant que si elle n’était pas correctement planifiée, une telle opération risquait d’entraîner «un désastre». Le 8 février, le président américain Joe Biden a d’ailleurs jugé «excessive» la «riposte» israélienne à l’attaque du 7 octobre.

Netanyahou ne veut rien entendre

Benjamin Netanyahou a répondu aux critiques s’inquiétant du sort des civils en cas d’offensive sur Rafah: «ceux qui disent qu’il ne faut absolument pas entrer dans Rafah sont en réalité en train de nous dire qu’il faut perdre la guerre, et laisser le Hamas sur place». «Nous avons tué et blessé plus de 20 000 terroristes du Hamas, dont environ 12 000 combattants», a-t-il revendiqué, sans expliquer la distinction faite entre «terroristes» et «combattants».

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d’Israël, qui a fait plus de 1 160 morts, en majorité des civils.

En représailles, l’armée israélienne a lancé une offensive qui a fait 28 176 morts à Gaza, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le dernier bilan communiqué par le ministère palestinien de la Santé.

 

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