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Nucléaire : l’Iran affirme avoir déjoué un acte de sabotage commandité par Israël

L'Iran accuse les services secrets israéliens d'avoir tenté un acte de sabotage sur un site d'enrichissement d'uranium dans un contexte tendu de reprises des négociations pour relancer l'accord sur le nucléaire iranien.

Les autorités iraniennes assurent avoir déjoué une opération de sabotage visant une installation nucléaire. Elles ont arrêté plusieurs personnes présentées comme des membres d’un réseau lié à Israël, selon des médias iraniens. 

Cette annonce émise le 15 mars au soir est survenue quelques jours après la suspension des négociations à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances. Ces discussions visaient à sauver l’accord nucléaire de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient l’économie iranienne.

L’Iran est soupçonné de vouloir développer un programme nucléaire militaire – ce que Téhéran dément – sous couvert de programme civil, notamment par Israël, ennemi juré de la République islamique, qui estime que l’accord de 2015 n’est pas assez contraignant pour Téhéran. 

L’Iran avait déjà par le passé accusé Israël de cibler ses installations nucléaires et ses scientifiques travaillant dans ce domaine. L’Etat hébreu ne fait pas de commentaires en général sur ce type d’allégations iraniennes.

Selon le NYT, Israël a bien assassiné Mohsen Fakhrizadeh avec une mitrailleuse télécommandée


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Les suspects, qui «avaient l’intention de saboter l’installation nucléaire de Fordo […], ont été arrêtés par les services de renseignements des Gardiens de la Révolution [armée idéologique de la République islamique]» qui ont déjoué l’opération, a annoncé le 15 mars l’agence officielle Irna.

Cette source ne donne pas de détails sur l’identité et le nombre des individus, ni sur la date de leur arrestation. Le site de Fordo, situé dans les profondeurs des montagnes à environ 180 kilomètres au sud de Téhéran, abrite une usine d’enrichissement d’uranium.

Paiement en «monnaie virtuelle»

Toujours selon Irna, des agents des services de renseignement israéliens «ont tenté d’approcher un employé» de l’usine de Fordo en «recrutant» un de ses voisins, toujours selon Irna. Les suspects ont reçu des paiements «en liquide et sous forme de monnaie virtuelle de façon à ne pas laisser de traces», a ajouté Irna.

«Un officier espion [israélien], sous couvert de travailler pour une société de Hong Kong, avec l’aide d’un intermédiaire», est entré en communication avec l’employé de Fordo.

Irna a indiqué que l’opération avait été déjouée par «le centre de commandement consacré au nucléaire au sein des Gardiens» en coopération avec ses services de renseignement. 

C’est la «première fois» que l’existence d’une telle structure est officiellement révélée, souligne-t-elle.

Une «nouvelle unité de commandement» a été mise en place «après plusieurs actes de sabotage en […] 2021 contre des sites nucléaires», avait déclaré il y a quelques mois le chef de la défense civile, le général Gholamreza Jalali, cité par les médias.

Ces derniers ne précisent pas si cette unité fait référence au centre de commandement consacré au nucléaire au sein des Gardiens.

L’Iran avait notamment attribué aux services secrets israéliens le sabotage en avril 2021 de son usine d’enrichissement d’uranium de Natanz ainsi que l’assassinat d’un scientifique iranien près de Téhéran en novembre 2020.

Le ministre des Affaires étrangères à Moscou

L’annonce iranienne du 14 mars est survenue la veille d’une visite du ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian en Russie au sujet des discussions sur le nucléaire avec les grandes puissances.

L’Iran est engagé depuis plusieurs mois dans des pourparlers à Vienne avec la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne pour relancer l’accord de 2015.

Cet accord s’est délité après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis – sous Donald Trump – qui ont rétabli les sanctions contre l’Iran. En réaction, Téhéran s’est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.

Une fois à la Maison Blanche, Joe Biden a souhaité revenir dans l’accord et les négociations ont été lancées avec une participation indirecte des Etats-Unis.

Il y a une dizaine de jours, les déclarations optimistes avaient fusé sur un accord imminent mais le 5 mars, la Russie, frappée par des sanctions occidentales après son opération militaire en Ukraine, avait réclamé aux Américains la garantie que ces mesures de rétorsion n’affecteraient pas sa coopération économique avec l’Iran.

Le 15 mars, Moscou a assuré avoir reçu de Washington de telles garanties, semblant lever le dernier obstacle à la relance de l’accord.




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