France

Olivier Véran publie un livre et présente ses «excuses» sur sa gestion du Covid-19

Dans un ouvrage publié le 8 septembre, l'ancien ministre de la Santé concède qu'il a commis des erreurs durant la crise sanitaire, en particulier sur les masques. Il s'en prend aussi à Didier Raoult, qualifié de «MacGyver déguisé en chaman».

Une amorce de mea culpa : l’ancien ministre de la Santé et désormais porte-parole du gouvernement Olivier Véran revient, dans un livre intitulé Par-delà les vagues publié ce 8 septembre, sur sa gestion de la pandémie de Covid-19, en reconnaissant quelques erreurs. Dans une interview au Parisien, il assure ainsi que son objectif est de «faire montre de transparence» et que ce livre, commencé le soir de l’annonce du confinement [le 16 mars 2020] est aussi l’occasion pour présenter mes excuses».

Des erreurs commises «de bonne foi»

«Sur les masques, nous nous sommes trompés, ni plus ni moins», reconnaît notamment Olivier Véran, faisant référence à l’épisode durant lequel les autorités sanitaires avaient jugé «inutile» l’élargissement du port du masque à l’ensemble de la population, en mars 2020.

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Le gouvernement avait alors été accusé d’avoir sciemment menti sur ce point, pour cacher une pénurie dont l’Etat a ensuite été jugé responsable par la justice. Selon l’ancien ministre, il n’y aurait eu aucune volonté de dissimuler cette pénurie, mais une simple erreur, commise aussi par l’Organisation mondiale de la Santé et les autorités sanitaires internationales : le gouvernement s’est donc trompé «de bonne foi».

Revenant sur les mesures adoptées à l’occasion du premier confinement et de sa levée progressive, Olivier Véran reconnaît aussi l’absurdité d’une partie d’entre elles, «par exemple, quand on rouvre les terrasses de restaurant en exigeant des bacs à fleurs ou des panneaux de plexiglas pour séparer les tables». Mais là encore, le mea culpa n’est que partiel, puisqu’il «note aussi que certains voisins ayant qualifié notre pays d’Absurdistan» ont ensuite adopté certaines de ces mesures.

«Ça rend modeste, une gestion de crise…», affirme-t-il cependant auprès du quotidien, tout en indiquant avoir frôlé le burn-out pendant cette période, à force de manque de sommeil. Un excès de fatigue qu’il aurait surmonté grâce «à la méditation».

Un règlement de comptes avec Didier Raoult ?

Au-delà de son autocritique, Olivier Véran attaque durement l’infectiologue, déjà sous le coup d’une série d’accusations de la part des autorités. «Pendant cette crise, on a eu un MacGyver déguisé en chaman, auréolé d’une grande carrière et qui disait avoir trouvé le remède miracle», cingle le porte-parole du gouvernement, comparant l’ancien directeur de l’IHU de Marseille au «docteur Doxey dans Lucky Luke, qui vendait son élixir de village en village en disant qu’il allait tout guérir». La popularité de Didier Raoult auprès d’une partie de la population l’a alors «interpellé» : selon Olivier Véran, une partie la société a alors «basculé dans une croyance», afin de «conjurer la peur» d’un virus et d’une situation inconnus.

L’ancien ministre de la Santé évoque aussi les perquisitions menées à son domicile en octobre 2020 à son domicile, dans le cadre de l’enquête menée par la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion de la crise du coronavirus par l’exécutif, évoquant «un truc violent». La CJR avait ensuite décidé de classer sans suite environ 20 000 plaintes déposées contre plusieurs membres du gouvernement d’alors pour leur gestion du coronavirus, dont, outre Olivier Véran, le Premier ministre Jean Castex, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, ainsi que le ministre délégué chargé des Transports Jean-Baptiste Djebbari. Agnès Buzyn, qui avait précédé Olivier Véran à la tête du ministère de la Santé et été mise en examen pour «mise en danger de la vie d’autrui» fin 2021, a été depuis nommée à la Cour des comptes. 




Buzyn nommée à la Cour des comptes malgré une mise en examen pour sa gestion de l’épidémie de Covid


 

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