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OTSC : le Kremlin dit attendre des clarifications d’Erevan concernant l’annonce du «gel» de sa participation

La présidence russe a réagi ce 23 février aux propos tenus la veille par le Premier ministre arménien Nikol Pachinian affirmant que l’Arménie avait, «en pratique», «gelé» sa participation à l’Organisation du traité de sécurité collective. Des déclarations faites à une chaîne française, lors de la visite à Erevan du ministre français des Armées.

La tour Vodovzvodnaïa du Kremlin de Moscou et le ministère russe des Affaires étrangères, le 1er février 2022 (photo d'illustration).

Le Kremlin «regrette» l’absence de Pachinian au prochain sommet de Minsk de l’OTSC

«La partie arménienne n’a pris aucune mesure officielle à cet égard», a déclaré ce 23 février Dmitri Peskov auprès de Zvezda, la chaine du ministère russe de la Défense. Le porte-parole du Kremlin réagissait aux déclarations du Premier ministre arménien Nikol Pachinian concernant la participation d’Erevan à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

«Je veux dire, entrer en contact avec nos collègues et clarifier le sens de ces déclarations», a poursuivi Dmitri Peskov. «Les détails sont très importants et nous espérons que nos amis arméniens nous expliqueront tout», a-t-il ajouté. De son côté, le secrétariat de l’OTSC a indiqué à l’agence RIA Novosti qu’il n’avait reçu aucune notification d’Erevan.

«Aujourd’hui, en pratique, nous avons gelé notre participation à cette organisation, ce qui adviendra demain on verra», avait déclaré le chef du gouvernement arménien, dans une interview diffusée le 22 février au soir sur France 24.

«L’accord de sécurité collective concernant l’Arménie n’a pas été mis en œuvre, surtout en 2021-2022, et cela ne pouvait pas passer inaperçu pour nous», a notamment déclaré le Premier ministre arménien, interrogé par le journaliste français sur son éventuelle intention de retirer son pays du traité de l’OTSC, voire de faire fermer la base russe présente en Arménie. Sur ce dernier point, Nikol Pachinian a précisé que la présence de cette base n’était pas déterminée par le traité de l’OTSC.

Les relations entre Erevan et Moscou sont tendues depuis la reprise en septembre dernier du plateau du Haut-Karabagh par les troupes azerbaïdjanaises, lors d’une offensive éclair. Accusé par son opposition d’avoir abandonné cette province peuplée d’Arméniens, Nikol Pachinian a rejeté la responsabilité de cette perte sur la Russie et son contingent de soldats de la paix qui, selon lui, auraient laissé faire Bakou.

Sébastien Lecornu en visite à Erevan

Des accusations vigoureusement rejetées par la diplomatie russe, qui en retour avait reproché au dirigeant arménien de vouloir «détruire» les relations russo-arméniennes, faisant valoir que le cessez-le-feu avait été facilité par ses troupes de maintien de la paix.

La question du maintien de l’Arménie dans l’OTSC revient régulièrement sur le devant de la scène médiatique. Fin novembre 2023, Nikol Pachinian s’était fait remarquer par son absence au sommet à Minsk de l’Organisation. Créée en 2002 à la suite du Traité de sécurité collective de 1992, l’OSTC comprend six États : l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan. Ces déclarations de Nikol Pachinian surviennent au moment de la visite à Erevan du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, afin de renforcer la relation de défense entre Paris et Erevan.

En octobre dernier, dans la foulée de la victoire de Bakou, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna avait déclaré depuis Erevan que Paris, «sans aucun esprit d’escalade», donnait son accord «à la conclusion de contrats futurs» pour fournir des équipements militaires à l’Arménie. Des déclarations qui avaient provoqué l’ire de Bakou.

Toujours en octobre 2023, devant le Parlement européen, Nikol Pachinian avait accusé les pays de l’OTSC de n’avoir «rien fait» pour aider l’Arménie en mai 2021 lors de l’escalade à la frontière avec l’Azerbaïdjan. Celui-ci avait par ailleurs déclaré que son pays était prêt «à se rapprocher de l’Union européenne, autant que l’Union européenne le juge possible».

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