Economie

Partage de la valeur : CFDT et Medef exhortent le gouvernement à respecter le dialogue social

Alors que les déclarations gouvernementales se multiplient sur la potentielle création d’un «dividende salarié», la CFDT appelle le gouvernement «à la retenue et au respect des partenaires sociaux», recevant le soutien inattendu du Medef.

Medef et CFDT sur la même longueur d’onde ? Certains seront surpris, d’autres moins.

Le syndicat dit «réformiste» et celui du patronat sont d’accord sur un point : l’agitation politique n’apportera rien de bon aux négociations sur la redistribution de la valeur ajoutée actuellement en cours. «C’est inhabituel que le Medef relaie les communiqués de la CFDT. Une fois n’est pas coutume, je le fais sans réserve», twitte ainsi ce 1er décembre Geoffroy Roux de Bézieux, relayant un communiqué de la CFDT. 

Dans ce document, au titre sans équivoque, «Laissez les partenaires sociaux travailler !», le syndicat de Laurent Berger «appelle le gouvernement à la retenue et au respect des partenaires sociaux qu’il a lui-même mandatés». «C’est dans le calme et la réflexion que peuvent se nouer des accords profitables aux salariés et non dans l’agitation médiatique», poursuit la CFDT, qui regrette qu’«il ne se passe quasiment pas un jour sans qu’un ministre ou un responsable politique de la majorité trouve de bon ton de communiquer sur le “dividende salarié”, multipliant les rodomontades à cette occasion».

A défaut d’augmenter les salaires, l’exécutif veut créer de nouveaux mécanismes d’intéressement

C’est sous l’impulsion du gouvernement que des discussions se sont ouvertes le 8 novembre autour d’une promesse de campagne d’Emmanuel Macron : «Mieux vivre de son travail.» Leur mission : faire d’ici le 31 janvier 2023 des propositions au gouvernement sur le partage des richesses dans les entreprises, sachant que l’exécutif balaie toute hausse généralisée des salaires en réponse à l’inflation (6,2% sur un an, selon l’Insee). Or, depuis le début de ces négociations, les déclarations de responsables politiques se sont enchaînées.

Le «dividende salarié aura un caractère obligatoire» dès l’an prochain, annonçait ainsi le 29 novembre, sur France Info, l’eurodéputé Renaissance Pascal Canfin. Lui-même chargé de porter les propositions du parti présidentiel, l’élu annonçait là les principes adoptés la veille par son bureau exécutif. Et, en prime de ce dividende salarié, la création d’une «super-participation» pour les entreprises réalisant des «superprofits et versant des superdividendes».

Même empressement à Bercy, où le ministre des Comptes publics exhortait le 23 novembre les entreprises au «partage», annonçant la «révolution» du dividende-salarié. Un meilleur partage de la valeur ? «J’en suis un ardent défenseur !», affirmait encore, au Parisien, Bruno Le Maire au début du mois.

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