Espionné comme d'autres indépendantistes par le logiciel Pegasus, le président régional catalan Pere Aragonès a porté plainte contre l'ex-directrice des services secrets espagnols Paz Esteban et la société israélienne NSO,
Le président régional catalan Pere Aragonès a déposé plainte ce 6 juillet devant un tribunal de Barcelone dénonçant des faits «d’intrusion non autorisée dans du matériel informatique», une «interception illégale de communications» et un «espionnage informatique» contre l’ex-directrice des services secrets espagnols Paz Esteban et la société israélienne NSO, concepteur du logiciel Pegasus.
Selon la plainte, le téléphone de Pere Aragonès a été espionné en janvier 2020 lorsqu’il était vice-président de la région. Pere Aragonès n’exclut pas de l’avoir également été une fois devenu président de la région en mai 2021.
Dans un rapport publié mi-avril, l’organisation canadienne Citizen Lab assurait avoir identifié 60 personnes de la mouvance séparatiste catalane dont les portables auraient été piratés entre 2017 et 2020 au moyen du logiciel Pegasus.
Le gouvernement a admis que 18 indépendantistes, dont Pere Aragonès, avaient été mis sur écoute avec le feu vert de la justice. Ces révélations avaient conduit les indépendantistes catalans à menacer de retirer leur soutien au gouvernement minoritaire de Pedro Sanchez.
Affaibli par ce scandale, l’exécutif avait annoncé le 10 mai l’éviction de Paz Esteban, première femme à avoir été nommée à la tête du Centre national du renseignement (CNI). Pedro Sanchez avait ensuite annoncé fin mai une réforme des services de renseignement afin de «renforcer le contrôle judiciaire» des écoutes.
Mais les indépendantistes catalans avaient jugé ces annonces insuffisantes et réclamé des explications pour savoir «qui était au courant» de ces écoutes.
Ce scandale d’espionnage a pris une tournure inattendue lorsque le gouvernement a annoncé en mai que les portables de Pedro Sanchez et de plusieurs ministres avaient été espionnés l’an dernier via Pegasus.
Le gouvernement indique qu’il s’agit d’une «attaque externe», mais affirme ne pas savoir qui peut en être à l’origine. Plusieurs médias espagnols ont évoqué pour leur part une possible implication du Maroc.
La directrice du renseignement espagnol destituée dans la foulée du scandale Pegasus