Economie

Pour le patron de Deutsche Bank, quitter la Russie n’est pas «pratique»

Invoquant l’intérêt des clients de Deutsche Bank encore actifs en Russie, son directeur général a exclu, pour le moment, de mettre fin à ses activités dans le pays. Les plus grands établissements de Wall Street, eux, ont annoncé leur départ.

Interviewé par la chaîne américaine CNBC, James von Moltke, directeur général et financier de Deutsche Bank, a déclaré le 10 mars qu’il n’était pas «pratique» de fermer les activités de la banque en Russie, malgré des mesures similaires prises par de grandes entreprises depuis de l’opération militaire russe en Ukraine.

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Le haut  dirigeant de la banque allemande a défendu sa décision, au nom de la défense des intérêts de ses clients professionnels encore actifs en Russie. «Nous sommes là pour accompagner nos clients. Et donc, pour des raisons pratiques, ce n’est pas une option qui s’offre à nous. Ce ne serait pas non plus la bonne chose à faire pour gérer ces relations avec les clients et les aider à gérer leur situation sur place», a précisé James von Moltke.

Von Moltke a ajouté que la banque serait disposée à reconsidérer sa position si la situation politique s’aggravait davantage et que ses clients en Russie – pour la plupart des multinationales – y cessaient leurs opérations.

«Bien sûr, nous devrons examiner comment cette situation évolue et considérer notre exposition en Russie à mesure que nous y verrons plus clair sur l’évolution de la situation», a-t-il précisé. Il a ajouté qu’au fur et à mesure que diminuerait le nombre de ses clients en Russie, la banque réduirait son activité.

Le dirigeant de Deutsche Bank n’a nommé aucun des clients de la banque en Russie. Parmi les entreprises occidentales présentes en Russie, PepsiCo, Coca-Cola, McDonald’s et Starbucks ont déjà annoncé qu’ils suspendaient leurs activités dans le pays.

Entre-temps, les sanctions imposées à un certain nombre de banques et entreprises russes ont rendu plus difficiles pour les entreprises étrangères leurs opérations en Russie. D’autres grandes banques occidentales ont, en revanche, déjà pris des mesures pour se retirer du marché russe.

Le 9 mars, JP Morgan Chase et Goldman Sachs ont annoncé la fin prochaine de leurs activités en Russie. En début de semaine la banque britannique HSBC avait demandé à son personnel de commencer à cesser ses relations avec les banques russes.

Les grands opérateurs de cartes bancaires American Express, Visa et Mastercard avaient auparavant annoncé la fin de leur fonctionnement au service de comptes bancaires russes.

Dégringolade en Bourse

Les cours des actions des banques européennes ont été considérablement chahutés depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine en fonction des craintes des investisseurs quant à leurs niveaux d’exposition en Russie. Dans un communiqué publié le 9 mars, la Deutsche Bank a tenu à rassurer ses actionnaires en précisant que ses créances en Russie ne représentaient que 1,4 milliard d’euros, soit 0,3% de son portefeuille.

Néanmoins, en raison d’un grand nombre de facteurs, dont l’exposition à la crise des subprime de 2007, le cours actuel (environ 9,6 euros) de l’établissement allemand fondé en 1870 constitue un plus bas historique et représente à peine plus d’un dixième du plus haut en mai 2007 à quelque 93 euros. Et depuis la première quinzaine de février, le cours de la première banque allemande par sa capitalisation a chuté de près de 30% malgré une légère remontée au cours des cinq derniers jours. 




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