A l'occasion d'une réception organisée dans sa résidence officielle de Novo-Ogariovo près de Moscou, Vladimir Poutine a exprimé, auprès de mères de soldats russes, son sentiment concernant le rattachement à la Russie de Lougansk et de Donetsk.
Lors de sa rencontre avec des mères de soldats russes partis combattre en Ukraine, Vladimir Poutine a abordé le 25 novembre la question du rattachement à la Russie des républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk.
Assurant qu’il était initialement favorable à une entente qui aurait permis de réintégrer les deux républiques en question à l’Ukraine dans le cadre des accords de Minsk, le président russe a toutefois souligné que la situation sur place avait longtemps été difficile à appréhender.
«On ne comprenait pas entièrement les sentiments des habitants, on ne pouvait pas vraiment comprendre ce qui se passait là-bas», a confié Vladimir Poutine auprès de ses invitées, avant de leur expliquer qu’avec du recul, il lui apparaissait clair que le rattachement à la Russie de ces deux territoires aurait du intervenir plus tôt.
«Je crois qu’il est maintenant évident que [ce rattachement] aurait dû se produire plus tôt. Peut-être qu’il n’y aurait pas eu autant de victimes au sein de la population civile, autant d’enfants victimes des bombardements. En tout cas, c’est bien que cela ait pu se produire. Et ce, grâce à votre fils qui n’est plus parmi nous, grâce également aux fils des femmes qui se trouvent ici, grâce à nos gars qui combattent là-bas en ce moment», a-t-il ajouté.
Donbass : plus de huit années d’un conflit meurtrier
L’offensive militaire en Ukraine que la Russie a entamée en février dernier, a été annoncée dans le cadre d’un conflit armé opposant depuis 2014 les forces de Kiev à celles des républiques de Lougansk et de Donetsk, dont la population est majoritairement russophone. Pour rappel, les autorités des ces territoires du Donbass se sont autoproclamées républiques populaires en 2014, soit huit ans avant leur récent rattachement à la Russie – annoncé dans la foulée de référendums d’autodétermination qui s’y sont tenus en septembre 2022, et dont les résultats ont largement été rejetés en Occident.
Selon les chiffres de l’ONU, la guerre du Donbass a causé, des deux côtés du front, plus de 13 000 morts entre avril 2014 et février 2020. Le conflit n’a pas épargné les civils qui, toujours selon l’ONU, sont plus de 3 000 à avoir été tués dans la même période.
Lors de l’annonce de son «opération militaire spéciale» le 24 février 2022, Vladimir Poutine avait en premier lieu exprimé sa volonté de venir en aide aux populations civiles russophones sur place, qui, selon ses mots, «souffrent des abus et du génocide de la part du régime de Kiev depuis huit ans». «A cette fin, nous nous efforcerons de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine, et de poursuivre en justice ceux qui ont commis des crimes nombreux et sanglants contre des civils, y compris des citoyens de la Fédération de Russie», avait notamment déclaré le président russe.
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