Plusieurs centaines d'étudiants se sont rassemblés à La Sorbonne. A Sciences Po Paris ils étaient environ 150, bloquant l'accès à l'établissement pour protester contre le duel Marine Le Pen-Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle.
Des étudiants se sont fait entendre le 14 avril pour afficher leur mécontentement quant à l’affiche du second tour de la présidentielle avec la présence de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron.
«Et la Sorbonne elle est à qui, elle est à nous !»: plusieurs centaines d’étudiants se sont ainsi rassemblés le 14 avril dans une ambiance tendue avec la police devant l’université emblématique de La Sorbonne à Paris, occupée depuis la veille, pour dénoncer un «faux choix» entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
«Même si Macron le veut pas, nous on est là ! »
Cela fait désormais 24H que la Sorbonne est occupée « contre Macron, Le Pen et leur monde » avec un important comité de soutiens devant le bâtiment. #Sorbonnepic.twitter.com/2H1ljmtjEY
— Remy Buisine (@RemyBuisine) April 14, 2022
Vers 13h30, les CRS ont repoussé les étudiants rassemblés sur la place, entraînant un mouvement de foule et des jets de gaz lacrymogènes, sans faire de blessés. Les jeunes, certains les yeux rougis, ont reculé en chantant «Et tout le monde déteste la police».
Les étudiants aux fenêtres ont lancé des objets tels que poubelle, extincteurs, bouteilles ou même mobilier, selon une journaliste de l’AFP sur place.
Les gauchistes de la #Sorbonne jettent des bouteilles, des chaises et des pierres sur les policiers mais tout va bien….
Allo @GDarmanin ? Une évacuation immédiate de la Sorbonne est attendue ! #presidentielles2022pic.twitter.com/Utls5Ng598
— Clément Armato (@clementarmato) April 14, 2022
«Sorbonne, Sorbonne, antifa», «Non, non, non à Le Pen ou Macron», ou «Laissez nous entrer !», scandaient les étudiants massés devant la porte d’entrée principale de l’université, place de la Sorbonne, bloquée par un cordon de CRS. Au-dessus, une large banderole accrochée à un balcon proclamait : «Jeunesse enragée.»
Plusieurs centaines ont participé le 13 avril à une assemblée générale et «le bâtiment de la Sorbonne était toujours partiellement occupé» le 14 avril, selon la direction de la communication de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Parmi les autres slogans et banderoles : «Contre les élections.» ou encore «La révolution est un devoir.»
PARIS – Plusieurs centaines étudiants bloquent la #Sorbonne depuis hier.
En colère contre le résultat des élections, plusieurs AG ont lieu pour s’organiser.
Malgré un dispositif policier cette nuit, les soutiens ont continué d’entrer et d’apporter de quoi poursuivre l’action. pic.twitter.com/LMHuUZ4tVv
— Clément Lanot (@ClementLanot) April 14, 2022
Selon des images de QG, le média libre, des dégradations et des tags avec des slogans et symboles anarchistes ont été effectués à l’intérieur des locaux.
🚨 LA #SORBONNE OCCUPÉE PAR SES ÉTUDIANTS #NiMacronNiLePen
Un immense blocus est en cours à l'université parisienne. La jeunesse dit non au duel #Macron vs #LePen ! #SorbonneOccupée
QG est sur place
2/2 pic.twitter.com/inR1mpf7xM— QG le média libre (@LibreQg) April 14, 2022
Aux fenêtres du bâtiment emblématique, où était pendue une banderole «Sorbonne occupée contre Macron, Le Pen et leur monde», des étudiants, certains vêtus de noir et portant masques ou cagoules, écrivaient sur un tableau des messages à destination des manifestants venus participer à une assemblée générale.
La direction de la communication de Paris 1 a expliqué que les cours étaient «maintenus en distanciel» jusqu’au 16 avril inclus. L’ensemble des sites (une dizaine, dont celui de Tolbiac) sont «fermés aux étudiants mais ouverts aux personnels».
Outre la Sorbonne, des locaux de l’Ecole normale supérieure (ENS) sur le campus Jourdan dans le XIVe arrondissement de Paris sont occupés.
Les entrées du campus de Sciences Po Paris à Nancy ont été bloquées le 13 avril et 80 personnes selon la préfecture se sont rassemblées le 14 avril devant l’antenne de Reims.
A Paris, 150 étudiants ont bloqué l’entrée de Sciences Po Paris au 27, rue Saint-Guillaume, où a notamment étudié le président Emmanuel Macron. Des banderoles indiquaient : «Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers», «Non à l’extrême droite», «Féministes antifascistes».
Une cinquantaine de manifestants bloque actuellement l’entrée principale de @sciencespo et ont pris le contrôle d’une partie des bâtiments (ex. cours annulés). Des slogans antifascistes, une action survenue car @MLP_officiel est qualifiée au second tour de #presidentielles2022. pic.twitter.com/Ayso2EsUU8
— Hugo Babay (@BabayHugo) April 14, 2022
Le mouvement étudiant de droite radicale, La Cocarde étudiante, a affiché une vidéo, expliquant avoir, avec des zemmouristes et le syndicat étudiant de droite Uni, mis fin au «blocus», en évacuant les manifestants. «Tout ce petit monde a pris la fuite. Qu’ils acceptent le verdict des urnes : leur défaite !», écrit La Cocarde étudiante.
🚨 Face à l’inaction des directions et de l’Etat nous avons pris les choses en main : le blocus de SciencesPo vient d’être évacué par nos soins. Tout ce petit monde a pris la fuite. Qu’ils acceptent le verdict des urnes : leur défaite !
Participation de militants GZ et UNI 🤝 pic.twitter.com/KV37vK8Kpy— La Cocarde Étudiante (@CocardeEtud) April 14, 2022
Depuis le 13 avril, des centaines d’étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou encore Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l’élection présidentielle et alerter sur les questions écologiques et sociales.
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