Les Slovaques voteront le 23 mars pour élire leur nouveau président, à l'issue d'une course dominée par Peter Pellegrini, soutenu par le Premier ministre Robert Fico et exigeant des négociations en Ukraine, et Ivan Korcok, un candidat pro-ukrainien soutenu par l'opposition.
Parmi les neuf candidats en lice pour l’élection du nouveau président slovaque le 23 mars, Peter Pellegrini, ancien Premier ministre et actuel président du Parlement, et Ivan Korcok, ancien ministre libéral des Affaires étrangères, passent pour les grands favoris.
Selon les sondages, Peter Pellegrini devance de peu Ivan Korcok et les deux concurrents s’affronteront probablement lors d’un second tour prévu le 6 avril, car aucun d’entre eux ne semble pouvoir recueillir plus de 50% des voix nécessaires pour l’emporter en un tour. Aucun sondage de sortie des urnes n’est prévu après la fermeture des bureaux de vote à 22h (21h GMT).
Peter Pellegrini est soutenu par le Premier ministre Robert Fico, son allié de longue date, qui refuse de fournir une aide militaire à l’Ukraine et appelle à la paix avec la Russie.
Résolument pro-ukrainien, M. Korcok a des opinions similaires à celles de la présidente sortante, Zuzana Caputova, critique du gouvernement, et qui a choisi de ne pas briguer un second mandat.
L’Ukraine au cœur de l’élection
Selon les analystes, le résultat du vote dans ce pays de 5,4 millions d’habitants, membre de l’OTAN et de l’UE, tempérera ou renforcera son scepticisme à l’égard de l’Ukraine voisine. «En cas de victoire de Pellegrini, nous pouvons nous attendre à un raffermissement de la position actuelle du gouvernement», estime Michal Mislovic, analyste politique à l’agence de sondages Median. «Si Korcok gagne, nous pouvons nous attendre au moins à ce qu’il fasse un contrepoids au gouvernement et au Parlement à cet égard», indique-t-il.
Les instituts de sondage s’attendent à une course serrée. Selon l’étude de l’agence AKO, Peter Pellegrini obtiendrait 40% des voix, contre 38% pour Ivan Korcok.
La guerre en Ukraine a été un élément essentiel de la campagne électorale. «C’est un sujet qui divise largement la population de Slovaquie», indique Michal Mislovic.
Peter Pellegrini lui-même pointe cette division. «La scène politique slovaque est divisée entre ceux qui sont favorables à la poursuite de la guerre à tout prix et ceux qui exigent l’ouverture de négociations de paix», a-t-il déclaré à l’AFP. Et d’ajouter : «J’appartiens à cette dernière catégorie.»
Ivan Korcok, 59 ans, a critiqué les appels de Robert Fico à négocier avec Moscou. «La Russie a piétiné le droit international […] Je ne pense pas que l’Ukraine doive renoncer à une partie de son territoire pour parvenir à la paix», a déclaré à l’AFP ce diplomate qui a représenté la Slovaquie aux États-Unis, en Allemagne et en Suisse. «La première condition préalable pour que nous puissions parler d’une solution pacifique à cette guerre est que les missiles russes cessent de frapper les écoles et les hôpitaux ukrainiens», a-t-il accusé.
Bien que sa fonction soit essentiellement cérémonielle, le président ratifie les traités internationaux, nomme les principaux juges, y compris le président de la Cour suprême, et est le commandant en chef des forces armées. Le chef de l’État peut également opposer son veto aux lois adoptées par le Parlement.
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