Konstantin Ivachtchenko, nouveau maire de la ville portuaire, a dressé un bilan des combats dans cette ville de l'est ukrainien. Selon les chiffres avancés, non confirmés par Moscou, ils ont fait des milliers de victimes et causé d'importants dégâts.
«Environ 5 000 habitants civils» de Marioupol seraient morts dans les combats qui ont eu lieu dans la ville entre les forces ukrainiennes d’une part, et les forces des Républiques populaires du Donbass et de la Russie d’autre part, selon Konstantin Ivachtchenko, nouveau maire de la ville, qui s’est exprimé via l’agence de presse Tass.
D’après l’édile, nommé le 6 avril par le président de la République populaire de Donetsk, Denis Pouchiline, «près de 60% à 70% des habitations ont été détruites ou partiellement détruites», la moitié de ces destructions étant selon lui «due aux bombardements avec des GRAD [camions lance-roquettes], des mortiers, des obus d’artillerie», a-t-il affirmé. «Quelques 10% des habitations sont irréparables», a estimé le maire, qui a avancé le chiffre de 250 000 personnes ayant quitté la ville, tandis que 300 000 habitants seraient restés sur place. Selon l’AFP, l’Ukraine estime pour sa part que seulement 100 000 personnes seraient encore dans la ville portuaire.
La Russie n’a pas commenté le bilan établi par Konstantin Ivachtchenko dans l’immédiat. Depuis le début du conflit, l’Ukraine accuse les forces russes de viser délibérément les zones résidentielles, le président ukrainien Volodymyr Zelensky ayant qualifié les actions de l’armée russe dans la ville de Marioupol de «crime contre l’humanité».
Moscou a démenti ces accusations, assurant se limiter à des cibles militaires : Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, avait ainsi expliqué mi-mars que les forces armées russes avaient recours à des «armes modernes et de haute précision», et que ces dernières étaient «exclusivement» utilisées pour frapper «des infrastructures militaires et liées aux télécommunications». Selon le Kremlin, les forces ukrainiennes, et en particulier les bataillons nationalistes, se serviraient par ailleurs de la population comme bouclier humain et utiliseraient les infrastructures civiles comme postes de tir.
Après des négociations difficiles, une partie des civils de Marioupol avait pu quitter la ville fin mars après la mise en place de couloirs humanitaires.
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