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Recettes fiscales en baisse, hausse du déficit public : Bruno Le Maire en zone de turbulences

Les recettes fiscales françaises ont connu une baisse de 2,3 milliards entre janvier 2023 et janvier 2024. Un rapport publié par le ministère chargé des comptes publics le 4 mars fait état d'un trou dans les finances de l’État.

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale au mois de janvier 2024.

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C’est un document passé presque inaperçu mais qui témoigne de la dégradation de la situation budgétaire de la France. Le 4 mars, les services du ministre des Comptes publics Thomas Cazenave publiaient un communiqué de presse faisant état d’une baisse de 2,3 milliards d’euros des recettes fiscales en janvier 2024 par rapport à l’exercice 2023.

Une baisse expliquée principalement «par la diminution de la TVA nette revenant à l’État en raison de la hausse des remboursements et dégrèvements, ainsi que des transferts plus importants à destination des collectivités territoriales et des organismes de Sécurité sociale».

En d’autres termes, l’État a remboursé plus de TVA en janvier 2024 qu’en janvier 2023 et des recettes de TVA ont été versées à la Sécurité sociale et aux collectivités locales pour compenser la taxe d’habitation supprimée en 2023.

À cause de la croissance plus faible qu’attendue cette année, les recettes vont continuer de fléchir.

Interrogé par Le Figaro, l’économiste François Ecalle, président de l’association Fipeco (Finances publiques et économie) estime ainsi qu’«on s’inscrit dans une tendance de baisse des recettes problématique pour les finances publiques» et que «le “trou” de 2023 ne sera pas comblé». Avant d’ajouter : «À cause de la croissance plus faible qu’attendue cette année, les recettes vont continuer de fléchir.»

Pour l’eurodéputé du Rassemblement national Dominique Bilde, cette baisse des recettes fiscales est imputable au refus du gouvernement de «sortir la France du marché européen de l’énergie». Et de dénoncer «la faillite de milliers d’artisans» qui en aurait découlé. L’ancien sénateur Yves Pozzo di Borgo s’indigne pour sa part : «Quelle équipe de bras cassés.»

De nouvelles coupes à prévoir ?

Alors que Bruno Le Maire annonçait un plan d’économie à 10 milliards d’euros en février, le gouvernement fait donc face à un déficit des recettes qui n’était pas prévu et pourrait être contraint d’envisager de nouvelles coupes budgétaires.

Dans un entretien donné au Monde ce 6 mars, Bruno Le Maire a réitéré l’objectif d’un déficit public «sous les 3% en 2027» et celui plus lointain d’un «budget à l’équilibre en 2032». Le ministre a évoqué la réduction des dépenses «à hauteur de 10 milliards d’euros» comme étant «une première étape».

Les coupes déjà opérées ont suscité de vives réactions, notamment à gauche. Ainsi, en commission, le député de La France insoumise Hendrick Davi a-t-il dénoncé l’annulation de « presque 1 milliard d’euros du budget de l’université et de la recherche».

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