L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy fustige la réforme des retraites menée par le gouvernement et Emmanuel Macron. Il apporte d'ailleurs son soutien aux manifestants et aux blocages pour faire reculer l'exécutif sur le sujet.
Interviewé ce 26 février sur CNews et Europe 1, Henri Guaino a déclaré soutenir les mouvements de protestations contre la réforme des retraites.
Confirmant qualifier cette réforme de «folie politique», une réforme «opaque» qui «escroque la plupart des gens», il a exprimé sa «solidarité» vis-à-vis du mouvement social et a répondu «oui» à la question du journaliste afin de savoir s’il était aussi solidaire des blocages, prévus le 7 mars.
«Je les comprends très bien. Je comprends très bien que quand on est contre, on trouve tous les moyens de s’opposer, c’est le propre de la démocratie», a asséné l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, durant sa présidence entre 2007 et 2012.
«Dans une démocratie il y a les urnes, le Parlement, le gouvernement, et il y a l’opinion, les mobilisations, le droit de grève», a-t-il argumenté, notant qu’«une société se régule aussi par la concurrence, la protestation, la prise de parole».
Celui qui se présente comme l’un des tenants de la ligne gaulliste à droite ne voit pas de difficulté à ce qu’on lui dise que des gens de gauche ou du Rassemblement national sont sur la même position.
« Je suis très solidaire de ce mouvement », affirme @Guaino_Henri à propos de la mobilisation syndicale du 7 mars prochain. #LeGrandRDV#Europe1pic.twitter.com/V2SPNw79tW
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) February 26, 2023
Sur le fond de la réforme, Henri Guaino a justifié son opposition. «Est-ce qu’il est pertinent de reculer l’âge de la retraite ?», pour lui c’est donc non, considérant l’augmentation de la durée de vie des citoyens sans aucun rapport avec le sujet.
«Supprimons l’âge de départ à la retraite», propose-t-il, invitant à traiter ces problèmes uniquement par la durée de cotisations, «ça sera plus juste [et] clair».
Henri Guaino, inquiet de la «crise sociale»
Pour lui, «on se moque du monde» avec cette réforme car «il n’y a rien dans le rapport du Conseil d’orientation des retraites qui peut étayer l’idée qu’on va avoir une faillite dans le système des retraites». «Il n’y a pas macro-économiquement de problème», a-t-il ajouté.
Pour le financement, il a souligné qu’il n’y avait pas de raison de faire payer sur le «travail». Au cours du même entretien, il a appuyé sur le fait qu’«on ne peut pas dire qu’on valorise le travail et puis faire payer toutes les crises au travail».
«La crise sociale a déjà et aura encore des conséquences politiques», a-t-il d’ailleurs prévenu.
Néanmoins, il voit mal comment Emmanuel Macron pourrait reculer dans la mesure où il a fait de cette réforme «un point dur de sa politique».
Rappelant son orientation gaulliste, Henri Guaino s’est montré aussi sévère avec Les Républicains, qui auraient «pu montrer leur souci de la question sociale». Il a également confié avoir été réticent sur la réforme des retraites menée lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, alors qu’il était son conseiller spécial.
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