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Refus d’obtempérer à Limoges : les policiers ont renoncé à la course-poursuite, selon le procureur

Deux individus sont décédés à Limoges après un refus d’obtempérer. Le procureur de la République a déclaré le 6 août que les policiers avaient renoncé à engager une course-poursuite. Des heurts ont néanmoins été signalés dans un quartier sensible.

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Les policiers ont renoncé à poursuivre les fugitifs «compte tenu de la vitesse du véhicule, estimée à plus de 100 km/h, et des risques pris par le conducteur du scooter», a fait savoir le procureur de la République de Limoges, Baptiste Porcher, dans un communiqué de presse publié le 6 août au soir. Le magistrat semble ainsi écarter la responsabilité policière dans le décès de deux individus âgés de 17 et 23 ans, la veille.

Un refus d’obtempérer serait toutefois bien à l’origine du drame. Un fonctionnaire de police a ainsi, selon le procureur, «décliné son identité et fait part de son intention de procéder au contrôle» du scooter sur lequel se trouvaient deux personnes. Le conducteur, âgé de 17 ans, a alors pris la fuite et s’en est suivi une course-poursuite entre le scooter et la voiture de police. Cette dernière a rapidement interrompu la poursuite du fait de la conduite jugée trop dangereuse du fuyard. En effet, le deux-roues a «franchi plusieurs feux rouges sans freiner, doublé des véhicules en roulant à contresens et pris un rond-point à contresens», le tout à une vitesse estimée à plus de 100 km/h.

La course du scooter s’est terminée contre un véhicule à bord duquel se trouvaient un père de famille et ses deux enfants. Ceux-ci n’ont pas été blessés. «Ces derniers restent choqués et traumatisés», a néanmoins précisé le procureur.

Le conducteur et son passager ont été éjectés à plus de 20 mètres tandis que le véhicule de police se trouvait à plus de 150 mètres de l’accident. Transportés à l’hôpital, le conducteur et son passager ont trouvé la mort dans la nuit.

La crainte d’un nouvel embrasement

Connu des services de police, le conducteur avait été mis en cause pour une destruction de bien public et pour avoir projeté des colis à des prisonniers par-dessus les murs de la maison d’arrêt de Limoges. Selon Le Figaro, des stupéfiants et des liquidités ont été retrouvés sur les deux individus, dont le scooter n’était pas assuré.

Le 6 août, une compagnie de CRS et un escadron de gendarmes mobiles ont été déployés dans la ville. Le quartier de Beaubreuil, dont était originaire le conducteur du deux-roues, déjà touché par les émeutes du début de l’été, a été l’objet de scènes de violences. Le maire divers droite de la ville Emile Roger Lombertie a tenu à jouer la carte de l’apaisement dans un communiqué publié le 6 août sur les réseaux sociaux de la ville. A 4h du matin, l’édile se trouvait au CHU pour échanger directement avec les proches des deux jeunes décédés.

Ce 7 août au matin, le calme était revenu à Limoges, le procureur ayant ouvert une enquête pour «refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger délibérée» et une autre pour «homicide involontaire».

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