Malgré l'opposition ferme du gouvernement, plusieurs partis d'opposition sont montés au créneau à l'Assemblée en faveur de la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid. Après LFI, le RN a déposé une proposition de loi en ce sens.
Plusieurs groupes d’opposition ont remis la pression le 29 novembre en faveur de la réintégration des soignants ou des pompiers non vaccinés contre le Covid, en critiquant une «humiliation» des élus ultra-marins, lors d’un récent débat à l’Assemblée.
Dans la soirée du 24 novembre, les débats se sont envenimés lorsque le camp présidentiel a multiplié les amendements pour empêcher un vote avant la fin de la séance sur la proposition LFI de réintégrer les soignants.
Plusieurs élus ultra-marins s’étaient mobilisés en faveur du texte et le député guadeloupéen Olivier Serva, issu du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot), avait fini par lâcher un «tu vas la fermer» en direction du groupe Renaissance, lors de cette séance houleuse.
A gauche, la présidente des députés LFI Mathilde Panot a demandé le 29 novembre que cette proposition de loi soit de nouveau inscrite lors d’une semaine de l’Assemblée réservée aux initiatives parlementaires.
Avant «l’obstruction», «l’Assemblée avait montré avant la coupure de 20h qu’elle était majoritairement pour la réintégration des personnels soignants et de pompiers», a-t-elle souligné devant la presse. Selon Mathilde Panot, cet épisode «marque une fracture grave […] pour notre pays avec nos compatriotes ultra-marins». Le communiste Sébastien Jumel a lui aussi fustigé une «humiliation» pour les ultra-marins.
Le groupe RN compte pour sa part «revenir à la charge», a indiqué l’entourage de Marine Le Pen. Une proposition de loi sur le sujet a été déposée. Selon France Inter, le RN souhaite redébattre de ce sujet lors de la niche parlementaire du 12 janvier
Dans le groupe indépendant Liot, Pierre Morel-À-L’Huissier est venu présenter son propre texte pour la réintégration des pompiers non vaccinés contre le Covid. Ecarter ces pompiers «n’est pas adapté» compte tenu des besoins, a-t-il insisté.
La majorité accuse LFI de faire de «l’obstruction parlementaire»
Dans une tribune publiée le 29 novembre par lefigaro.fr, la présidente des députés Renaissance Aurore Bergé et plusieurs responsables du groupe majoritaire justifient leur opposition à la proposition LFI.
«La question de la réintégration des personnels non vaccinés ne devrait pas être une question politique mais bien une question d’éthique scientifique et médicale, une question de responsabilité», selon eux. «Qui a choisi la voie de l’obstruction parlementaire ? C’est La France insoumise», accusent-ils aussi, en pointant «un nombre exorbitant» de propositions de loi inscrites dans cette journée qui leur était réservée, et les changements «au dernier moment» d’ordre du jour «pour tenter un coup politique».
En face, les oppositions ont fustigé le 25 novembre les «manœuvres» du camp présidentiel pour empêcher la tenue d’un vote sur la réintégration des soignants non vaccinés au Covid-19.
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