Economie

Retrait de Russie : le New York Times révèle l’addition salée pour les entreprises occidentales

Selon le New York Times, le retrait de Russie des entreprises occidentales leur aurait coûté plus de 103 milliards de dollars. Des retraits qui ont profité à des entreprises et à des hommes d’affaires russes.

Pour les entreprises occidentales ayant cédé aux sirènes du boycott et aux craintes des sanctions, la facture de leur retrait de Russie s’annonce salée. «Les entreprises occidentales qui ont annoncé leur départ ont déclaré plus de 103 milliards de dollars de pertes depuis le début de la guerre», rapporte le New York Times (NYT) dans une enquête parue le 17 décembre.

Par ailleurs, les taxes de sortie auxquelles ces entreprises ont été soumises auraient généré «au moins 1,25 milliard de dollars l’année dernière pour le trésor de guerre» russe, ajoute le média new-yorkais. Des cessions d’actifs qui ont bénéficié à des acteurs locaux et renforcé les portefeuilles de plusieurs hommes d’affaires russes, précise le NYT qui revient sur cette débâcle occidentale transformée en aubaine par les autorités russes.

«Vous avez merdé», assure un repreneur russe de Starbucks

Starbucks et McDonald’s font partie des entreprises dont les mésaventures ont fait couler le plus d’encre depuis l’annonce de leur départ de Russie. Leurs 130 et 850 établissements ont respectivement été rebaptisés Stars Coffee et «Vkousno i tochka» («Délicieux, point final»), reprenant leurs activités sous pavillon russe. «Vous avez merdé, vous l’avez laissé», déclare au New York Times le restaurateur Anton Pinsky, qui avec le rappeur russe Timati a repris les points de vente de Starbucks. «Nous l’avons récupéré à moindre coût. Merci», ajoute-t-il.

Une serveuse du restaurant Rostics qui a remplacé le KFC, près de la station de métro Maïakovski à Moscou, 25 avril 2023.

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Le média américain évoque également le cas de l’entreprise allemande de grande distribution OBI, plus grand détaillant de bricolage et de jardinage d’Europe, dont les 27 magasins en Russie ont été cédés «au prix symbolique de quelques dollars». Figurent aussi les cas de TotalEnergies, Renault ou encore de la Société Générale. Ces géants du Cac 40 avaient au cours de l’année 2022 renoncé à leurs actifs en Russie, non sans pression de médias français et d’ONG dans le cas de l’énergéticien. Des retraits du marché russe chiffrés à plusieurs milliards d’euros chacun, respectivement au profit d’un partenaire local, de l’État russe et d’un ancien propriétaire, Vladimir Potanin, l’un des hommes les plus riches de Russie, selon Forbes.

«La question de savoir qui se retrouverait avec ces entreprises n’était guère préoccupante», relate le New York Times, revenant sur le lobbying de l’économiste Jeffrey Sonnenfeld. «Si Poutine pense qu’il peut faire mieux à la friteuse, qu’il le fasse», a assuré ce professeur de l’université de Yale connu pour avoir fait de l’incitation au départ des multinationales de Russie son cheval de bataille. 

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Au début du conflit, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé les entreprises étrangères en Russie à ne plus être les «sponsors de la machine de guerre de la Russie» en quittant le pays, certains députés ukrainiens appelant également les consommateurs européens à boycotter les marques qui resteraient en Russie. Kiev avait par la suite inscrit, sur une liste infamante, les entreprises étrangères qui se sont maintenues en Russie, quitte à provoquer la colère de certains de ses soutiens européens.

Mais ces lourds sacrifices consentis par des entreprises occidentales, ayant parfois tiré un trait sur des décennies d’investissements en Russie, semblent n’avoir nullement fait avancer la cause de l’Ukraine.

De son côté, Moscou relativise l’impact des sanctions et des retraits occidentaux. «De mars 2022 à novembre 2023, il n’y a pas eu de diminution du nombre d’entreprises étrangères travaillant en Russie», avait déclaré le 7 décembre Vladimir Poutine, à l’occasion de la session plénière d’un forum d’investissement. Un indicateur, parmi d’autres, mis en avant par le président russe afin d’illustrer la résilience de l’économie de son pays, qui s’est ouvert à d’autres entreprises étrangères et à de nouveaux marchés. 

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