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Russie : arrestation d’un correspondant du Wall Street Journal soupçonné d’espionnage

Les services de sécurité russes ont annoncé l'arrestation d'Evan Gershkovich, correspondant du bureau moscovite du Wall Street Journal. Le journaliste, selon le FSB, avait collecté des données sensibles en Russie «sur ordre des Etats-Unis».

«Le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie a coupé court aux activités illégales du correspondant du bureau moscovite du quotidien américain The Wall Street Journal, accrédité auprès du ministère des Affaires étrangères, Evan Gershkovich, de nationalité américaine, né en 1991», a fait savoir ce 30 mars le FSB au sujet d’un homme qu’il «soupçonne d’espionnage au profit du gouvernement américain».

Le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie a coupé court aux activités illégales du correspondant du bureau moscovite du quotidien américain The Wall Street Journal

«Il a été établi que Gershkovich, sur ordre des Etats-Unis, collectait des données constituant un secret d’Etat sur le fonctionnement d’une entreprise du complexe militaro-industriel russe. L’étranger a été interpellé à Ekaterinbourg, alors qu’il tentait d’obtenir des informations secrètes», ont ajouté les services russes de sécurité intérieure.

Une poursuite pénale engagée

«Le département d’enquête du FSB a engagé une poursuite pénale contre le citoyen américain», peut-on également lire dans le communiqué du FSB, avec une référence à l’article 276 du code pénal russe (espionnage) qui prévoit pour certains crimes des peines de 10 à 20 ans de prison.

Condamné par les Etats-Unis, Viktor Bout témoigne après avoir passé 14 ans en prison

Le Kremlin a en outre mis en garde Washington contre toute forme de représailles visant les médias russes travaillant aux Etats-Unis. «Nous espérons que cela ne se produira pas, et cela ne doit pas se produire, car dans le cas présent il ne s’agit pas de soupçons, il a été pris en flagrant délit», a souligné à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé sur l’éventualité que les bureaux de médias russes aux Etats-Unis soient soumis à des inspections en réponse à l’arrestation d’Evan Gershkovich.

De son côté, le Wall Street Journal a réfuté «avec véhémence» les accusations d’espionnage contre son journaliste en Russie.

Avant de rejoindre le quotidien américain en 2022, Evan Gershkovich était un correspondant de l’AFP à Moscou, et avant cela, du journal en langue anglaise Moscow Times. Parfaitement russophone, selon l’AFP, le journaliste de 31 ans est d’origine russe et ses parents sont installés aux Etats-Unis.

Comme le souligne l’agence de presse française, plusieurs ressortissants américains sont encore détenus en Russie, dont l’un, Paul Whelan, purge une peine de 16 ans de prison pour espionnage, dans une affaire que l’intéressé et Washington affirment être montée de toutes pièces. Il a été arrêté en 2018 et les autorités américaines cherchent depuis plusieurs années à obtenir sa libération des négociations sont en cours.  Le dernier échange de prisonniers en date entre Moscou et Washington a eu lieu en décembre lorsque la Russie a remis la basketteuse américaine Brittney Griner, détenue pour trafic de drogue, contre la libération de Viktor Bout, qui purgeait une peine de prison de 25 ans aux Etats-Unis notamment pour trafic d’armes.

Dans le cas d’Evan Gershkovich, la question d’un échange de prisonniers ne se pose pas à ce stade, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. «Vous savez, certains échanges qui ont eu lieu dans le passé, ont eu lieu pour des personnes qui purgeaient déjà des peines, y compris des citoyens américains pour des charges assez graves», a-t-il ajouté.

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