France

Seine-Saint-Denis : environ 500 manifestants réclament «l’évacuation» d’un campement de toxicomanes

Des centaines de personnes ont battu le pavé à Pantin et Aubervilliers, exigeant le départ des consommateurs de crack, déplacés en 2021 en lisière de Paris. Les protestataires dénoncent un «laissez-faire» et s'alarment de la dégradation sécuritaire.

Quelque 500 manifestants ont défilé le 24 septembre dans les rues de Pantin et d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour exiger des pouvoirs publics l’évacuation et la prise en charge des consommateurs de crack, dénonçant un «laissez-faire» qui s’enlise depuis un an. Aux confins de la capitale, 300 à 400 toxicomanes sont livrés aux violences et aux trafics, perturbant eux-mêmes la sécurité publique.

Commerces en déclin, association de solidarité harcelée, agressions, voie publique dégradée et insécurité jusque dans les halls d’immeubles sont devenus le quotidien du quartier pauvre des Quatre-Chemins, qui compte environ 25 000 habitants. La préfecture de police a envisagé, en janvier 2022, de déplacer les consommateurs de crack vers le 12e arrondissement parisien, une perspective que la mairie de Paris ne partageait pas.

«Les riverains et les commerçants ne peuvent pas attendre un an de plus. Le camp doit être évacué», a lancé Nolan Georgelin, membre du collectif 93 Anti Crack.

Rythmé par les slogans «Soignez-les ! Protégez-nous !» et «Darmanin menteur !», le cortège a défilé dans le calme jusque devant le «mur de la honte», passage sous le périphérique emmuré par les forces de l’ordre lors du déplacement des  toxicomanes  dans le square Forceval, porte de la Villette (19e arrondissement), et qui n’empêche pas les «crackeux» d’errer dans les communes limitrophes. La plupart des manifestants ont souligné que la solidarité ne doit pas uniquement reposer sur les quartiers populaires, qui cumulent déjà de nombreuses difficultés sociales, dénonçant un «mépris».

Recours contre la préfecture et la mairie de Paris

Le 24 septembre 2021, la  préfecture de police de Paris a décidé de déplacer sur ce site sans aucun abri des consommateurs de crack – un dérivé fumable de la cocaïne, très addictif – qui erraient aux Jardins d’Eole (18e arrondissement).

Sous l’impulsion du nouveau préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, des interpellations régulières ont lieu depuis le mois d’août et un plan de lutte contre le crack doit être bientôt présenté. Par ailleurs, en cette date anniversaire, l’association Villette Village a déposé le 24 septembre un recours devant le tribunal administratif de Paris contre la préfecture et la mairie de Paris pour dénoncer «l’indignité et l’impuissance publique».




Paris : commerçants et riverains toujours en colère face à la consommation de crack (REPORTAGE)


Source

Leave a Reply

Back to top button