Le coût des dégâts provoqués en Turquie par le séisme dévastateur du 6 février va atteindre «quelque 104 milliards de dollars», a estimé le président turc, s'exprimant par vidéo lors d'une conférence de donateurs à Bruxelles.
«Quel que soit son statut économique, il est impossible pour un pays de lutter seul contre une catastrophe de cette ampleur», a déclaré le 20 mars le président Recep Tayyip Erdogan, lors d’une conférence de donateurs à Bruxelles.
Le dirigeant turc a estimé à «quelque 104 milliards de dollars» le coût du tremblement de terre pour son pays, afin de reconstruire les maisons et les infrastructures détruites, soit 9% de ses prévisions de PIB pour 2023.
Survenu le 6 février, à l’extrémité sud de la péninsule anatolienne et au nord-ouest de la Syrie, ce séisme d’une magnitude de 7,8 sur l’échelle de Richter a entraîné la mort de 50 096 personnes en Turquie, selon le dernier bilan des autorités, et de près de 6 000 en Syrie.
Côté donateurs, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis 1 milliard d’euros pour aider les efforts de reconstruction en Turquie et 108 millions supplémentaires pour l’aide humanitaire en Syrie. La Banque européenne d’investissement a annoncé 500 millions d’euros de prêts pour la Turquie.
La Russie et la Syrie exclues de la conférence
L’Allemagne a annoncé qu’elle doublait, à 240 millions d’euros, son aide aux victimes turques et syriennes du séisme. La France a indiqué qu’elle ajoutait 12 millions à la trentaine déjà annoncée pour les deux pays touchés. «Les engagements s’élèvent au total aujourd’hui à 7 milliards d’euros», a annoncé, à l’issue de la rencontre, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l’UE.
Aucun représentant syrien n’a toutefois été convié à cette réunion. Une conférence des donateurs – uniquement dédiée à la population syrienne – se tiendra à Bruxelles dans trois mois, les 14 et 15 juin, a annoncé Ursula von der Leyen. Fin février, l’UE a temporairement assoupli ses sanctions sur la Syrie afin de faciliter le travail des organisations humanitaires. Le bloc européen n’entend toutefois pas fournir d’aide à la reconstruction, sur le long terme, de ce pays déchiré par 13 ans de guerre. «Que ce soit clair, l’Union européenne ne travaille pas avec le régime d’Assad. Mais nous soutenons toujours les populations dans le besoin», a déclaré Ursula von der Leyen.
Sur fond de tensions entre Moscou et Bruxelles autour de l’Ukraine, la Russie – qui a apporté son aide aux deux pays meurtris par la catastrophe naturelle – n’a pas non plus été conviée à cette rencontre.
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