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Sommet Russie-Turquie-Iran à Téhéran : quels enjeux ?

Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan et Ebrahim Raïssi se rencontrent le 19 juillet dans la capitale iranienne pour aborder la situation en Syrie, les conséquences économiques du conflit ukrainien ou encore le programme nucléaire iranien.

Les présidents iranien, russe et turc se réunissent le 19 juillet à Téhéran pour des discussions axées principalement sur la situation en Syrie, mais aussi sur le conflit en Ukraine et ses retombées sur l’économie mondiale, sans oublier le programme nucléaire de l’Iran. Il s’agit du deuxième déplacement à l’étranger de Vladimir Poutine depuis le lancement de l’offensive russe en Ukraine le 24 février, et du premier sommet présidé par Ebrahim Raïssi depuis son arrivée au pouvoir en août 2021.

La situation en Syrie

Arrivé dans la soirée du 18 juillet à Téhéran, le président turc Recep Tayyip Erdogan a été reçu par son homologue iranien le 19 juillet dans le palais de Saadabad, dans le nord de la capitale iranienne. Avec Vladimir Poutine, ils participeront à «une réunion des chefs d’Etat garants du processus de paix» en Syrie, avait déjà indiqué le 12 juillet le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

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Le sommet survient alors que la Turquie évoque la perspective, depuis fin mai, de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie où elle cherche à créer une «zone de sécurité» de 30 kilomètres à la frontière, tandis que Téhéran et Moscou ont d’ores et déjà fait part de leur opposition à une telle offensive.

Lors de la réunion, «nous pourrons établir l’objectif important de la réunion d’Astana, qui était de réduire la tension dans les zones de conflit en Syrie», a indiqué le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans une vidéo diffusée sur le site de son ministère, faisant référence au processus d’Astana lancé en 2017 par les trois pays et qui vise à ramener la paix dans ce pays. «Lors de mon voyage récent à Ankara et en Syrie, j’ai été porteur du message du président selon lequel nous pouvons gérer la crise sécuritaire entre la Syrie et la Turquie», a-t-il ajouté.

Les répercussions économiques du conflit ukrainien

Le sommet sera aussi l’occasion pour Recep Tayyip Erdogan d’avoir un entretien bilatéral avec Vladimir Poutine pour la première fois depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. La Turquie, membre de l’OTAN, a essayé de maintenir le contact avec les deux pays, proposant sa médiation à plusieurs reprises et ayant déjà accueilli des pourparlers entre Kiev et Moscou.

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Les deux chefs d’Etats devraient évoquer des mécanismes pour permettre les exportations de céréales depuis l’Ukraine : si les Occidentaux et Kiev accusent Moscou d’entraver celles-ci, Vladimir Poutine avait assuré que tel n’était pas le cas et évoqué plusieurs pistes, dont le déminage des ports ukrainiens ou des exportations via les ports de Marioupol et Berdiansk, situés sur la mer d’Azov.

«Premièrement, nous sommes prêts à continuer le travail dans cette direction, deuxièmement, cette thématique va être discutée» par les présidents russe et turc, a indiqué, le 18 juillet, le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, cité par les médias russes. Le ministère russe de la Défense avait indiqué le 15 juillet qu’un «document final» serait prêt sous peu pour permettre les dites exportations de céréales. L’accord négocié par l’intermédiaire de l’ONU vise ainsi à faire sortir par la mer Noire quelque 20 millions de tonnes de céréales bloquées dans des silos ukrainiens, et prévoit aussi de faciliter les exportations russes de céréales et d’engrais, affectées par les sanctions occidentales : la Turquie s’était d’ailleurs dite favorable à une levée de ces sanctions début juin.

Le programme nucléaire iranien toujours sous la menace des Etats-Unis et d’Israël

Les discussions irano-russes devraient également porter sur l’accord sur le programme nucléaire de l’Iran, la Russie participant aux pourparlers entamés il y a plus d’un an entre Téhéran et les grandes puissances pour relancer l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien, permettant la levée des sanctions internationales contre la République islamique en échange des restrictions sur ses activités nucléaires.

Ces discussions entre Moscou et Téhéran interviennent peu après la visite de Joe Biden en Israël : le 14 juillet, le président américain a signé avec le Premier ministre israélien Yaïr Lapid un pacte de sécurité engageant les Etats-Unis à ne jamais permettre à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire. Ensuite, le 16 juillet à Jeddah, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, Joe Biden a affirmé devant un parterre de dirigeants arabes que son pays «ne se détournerait pas» du Moyen-Orient en laissant «un vide que pourraient remplir la Chine, la Russie ou l’Iran». Ces propos ont été condamnés par Téhéran, qui a accusé Washington de mener une «politique agitatrice» et d’attiser les tensions dans la région.




«Politique agitatrice» : Téhéran accuse Washington d’attiser les tensions au Moyen-Orient


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