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Les tensions montent entre la France et l’Azerbaïdjan, deux diplomates expulsés par Paris

Les tensions diplomatiques sont encore montées d'un cran entre la France et l’Azerbaïdjan, avec l'expulsion réciproque de deux diplomates, alors que Bakou reproche depuis plusieurs mois à Paris son soutien à l'Arménie rivale.

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La France a déclaré le 27 décembre «persona non grata » deux diplomates azerbaïdjanais par « mesure de réciprocité », après la décision de Bakou mardi d’expulser deux diplomates français, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

La veille, Bakou avait annoncé l’expulsion sous 48 heures de deux agents de l’ambassade de France en raison d’activités « incompatibles avec leur statut ». L’ambassadrice de France a été dans la foulée convoquée au ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères. 

Paris « réfute catégoriquement les allégations » avancées par Bakou, a réagi le ministère français des Affaires étrangères, qui a également convoqué l’ambassadrice d’Azerbaïdjan en France.

Si les faits reprochés aux deux diplomates français ne sont pas précisés, l’expulsion du personnel diplomatique fait partie de la panoplie des mesures de rétorsion dont usent les États pour manifester leur mécontentement.

Cette expulsion de deux diplomates français intervient alors que la position de la France dans le différend qui oppose l’Azerbaïdjan et l’Arménie irrite profondément Bakou. Depuis 30 ans, les deux anciennes républiques soviétiques sont en conflit territorial au sujet de la région du Haut-Karabakh, que Bakou a reconquise en septembre après une offensive éclair.

La quasi-totalité de la population arménienne de la région, plus de 100 000 personnes sur 120 000, a depuis fui vers l’Arménie.

Affrontement informationnel

Bakou et Erevan ont récemment annoncé leur volonté de normaliser leurs relations mais les pourparlers n’avancent guère.

Dans ce dossier, la France, terre d’accueil d’une importante diaspora arménienne, s’est dite prête à participer aux efforts de médiation, tout en affichant son soutien sans faille à l’Arménie.

Bakou a ainsi accusé ces derniers mois la France de «déstabiliser» le Caucase et de « favoriser de nouvelles guerres » en promettant du matériel militaire à Erevan pour se défendre.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a refusé de se rendre en octobre à un sommet européen à Grenade (Espagne) et de participer à une réunion avec le président français Emmanuel Macron, affirmant qu’il avait des positions biaisées en faveur des Arméniens.

Les tensions entre Bakou et Paris prennent également corps dans le champ informationnel.

Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, a accusé en juillet dernier des acteurs liés à l’Azerbaïdjan d’avoir mené une campagne de manipulation de l’information visant à porter atteinte à la réputation de la France dans sa capacité à accueillir les Jeux olympiques de 2024. 

Fin novembre, l’Azerbaïdjan a à son tour accusé la France, l’Allemagne et les Etats-Unis d’être impliqués dans le «financement illégal» d’un média d’investigation récemment visé par deux arrestations.

L’Azerbaïdjan expulse deux diplomates français, dénonçant des activités «incompatibles avec leur statut»

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