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Suicide d’un adolescent à la suite d’un harcèlement : le rectorat de Versailles mis en cause

Le rectorat de Versailles a été mis en cause après le suicide d’un adolescent de 15 ans à Poissy (Yvelines), victime de harcèlement. Le ministre Gabriel Attal a pris fait et cause pour les parents qui avaient été menacés par l'administration.

«Mon rôle, votre rôle, n’est pas de protéger une institution à tout prix, mais de protéger à tout prix nos élèves, nos enfants» : le ministre de l’Éducation a reçu le 18 septembre les recteurs pour «lancer un audit dans l’ensemble des rectorats sur toutes les situations de harcèlement qui ont été signalées jusqu’aux rectorats l’année passée»Gabriel Attal a exigé d’eux un «électrochoc à tous les niveaux»

Cette rencontre faisait en effet suite aux révélations faites par BFMTV le 16 septembre à propos de l’existence d’un échange de courriers entre le rectorat de Versailles et les parents de Nicolas, un jeune lycéen. Entre les mois d’avril et mai dernier, cet échange épistolaire avait donné lieu à une réaction hostile du rectorat, qui avait jugé «inacceptables » les propos des parents dénonçant l’inaction de l’établissement face au harcèlement dont était victime leur fils. Celui-ci s’est finalement suicidé le 5 septembre dernier. Le document académique, qui mentionnait le code pénal, menaçait les parents de dénonciations calomnieuses. 

Le gouvernement en soutien à la famille

Depuis son arrivée à la gestion du portefeuille de l’Education nationale, Gabriel Attal multiplie les rencontres sur le thème du harcèlement. «Ce courrier est une honte», a-t-il vivement réagi dès les révélations médiatiques du 16 septembre. «Mon rôle, ce n’est pas de défendre à tout prix une institution», a affirmé le jeune ministre de l’Education nationale pour marquer sa désapprobation sur les agissements du rectorat. 
La Première ministre Elisabeth Borne avait de son côté estimé qu’il y avait eu «une défaillance sur le type de réponse qui a été adressée à des parents extrêmement inquiets». 

Un rectorat remarqué en marge de la mort de Samuel Paty 

Le rectorat de l’académie de Versailles avait déjà fait parler de lui à la faveur de l’affaire Samuel Paty. Le Point avait ainsi rapporté en octobre 2020 que l’inspection académique avait prévu, quelques jours avant la mort de Samuel Paty, qu’un «inspecteur devait rappeler [à celui-ci] les règles de laïcité et de neutralité».

Charline Avenel, l’énarque qui était à la tête de ce rectorat lors des échanges de courriers, est issue de la promotion «Léopold Sédar Senghor». Nommée dans des conditions controversées en octobre 2018, cette camarade de promotion du président Emmanuel Macron, ancienne secrétaire-générale de Sciences Po, aurait par ailleurs opportunément bénéficié de la modification des conditions des règles de nomination des recteurs. Mais Charline Avenel a finalement quitté ses fonctions en juillet pour rejoindre le groupe d’enseignement privé Ionis. Peut-être n’aura-t-elle pas répondu aux défaillances de l’administration qu’elle dirigeait.

La famille de Samuel Paty porte plainte, accusant l’administration de ne pas l’avoir protégé

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