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Syrie : nouvelle attaque de l’État islamique contre des ramasseurs de truffes

Trois ramasseurs de truffes ont été tués dans la région de Raqqa à l'est de la Syrie par l'État islamique. Les ramasseurs de champignons sont régulièrement pris pour cible dans les zones désertiques par l'organisation terroriste. Entre 6 000 et 10 000 combattants sont encore en activité à la frontière syro-irakienne.

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Malgré la défaite territoriale de l’organisation terroriste, l’État islamique (EI) demeure actif et présent dans plusieurs régions syriennes. Le 21 mars, les djihadistes ont tué trois ramasseurs de truffes dans la province orientale de la ville de Raqqa, ancien fief de Daech en Syrie. 

Selon des informations rapportées par le média libanais Al-Mayadeen, des ramasseurs de truffes ont été pris dans une embuscade tendue par des djihadistes de l’EI dans la région d’Al-Hamma, dans la campagne orientale de Raqqa. Selon un témoignage rapporté par cette même source, «trois civils ont été tués et plusieurs autres blessés, après avoir été exposés à une embuscade alors qu’ils ramassaient des truffes dans le désert oriental de Raqqa», précisant que le groupe armé «serait issu des cellules de l’État islamique». 

Une information également confirmée par la source controversée de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui rapporte également que l’État islamique a tué 232 personnes en Syrie depuis le début de l’année. L’EI s’en prend régulièrement aux ramasseurs de truffes, qui s’aventurent dans des zones isolées.

Ces derniers prennent de gros risques dans leur quête de ce champignon qu’ils revendent à prix d’or. Le 16 mars, 19 ramasseurs avaient été tués dans un fief de Daech lorsque leur véhicule a sauté sur une mine. Le 6 mars, toujours selon les chiffres de l’OSDH, 18 personnes avaient été tuées dans une attaque de l’EI contre un groupe de ramasseurs de truffes. 

Entre 6 000 et 10 000 combattants terroristes toujours en activité dans la zone

Bien que défait militairement et territorialement en mars 2019, l’organisation reste tapie dans l’ombre à la frontière syro-irakienne et dispose de plusieurs cellules dormantes. Rien qu’en Syrie, depuis la chute de leur dernier bastion, Baghouz, les terroristes ont fait plus de 3 000 victimes. Aujourd’hui, selon les Nations unies, entre 6 000 et 10 000 combattants sont toujours en activité dans la région. 

De surcroît, la situation reste délicate pour les États irakien et syrien, en raison de la porosité des frontières. De fait, l’Irak tente de renforcer la sécurité dans cette zone, en construisant des tunnels, des tranchées et en multipliant les opérations de surveillance.

L’organisation terroriste profite également du chaos et de l’instabilité locale pour rester active. Dans l’est de la Syrie, les récentes tensions entre les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes et soutenues par Washington, et les différentes tribus arabes profitent d’une certaine manière à Daech.

Les Kurdes qui gèrent le camp d’Al-Hol, situé non loin de la frontière irakienne, est le plus important lieu de détention de militants de Daech avec plus de 50 000 personnes qui y vivent encore, dont 90% de femmes. Ce camp de réfugiés transformé en prison pourrait constituer une bombe à retardement pour l’ensemble de la région. Fin 2022, le commandement central américain (Centcom) prévenait que 25 000 enfants d’Al-Hol étaient «des cibles privilégiées» pour la radicalisation. Washington est pourtant présent à l’est de l’Euphrate et prétend lutter activement contre les terroristes de Daech avec les forces kurdes.

Concernant les moyens de subsistance de l’organisation, un rapport de l’ONU a précisé, en août dernier, que les réserves de liquidités de l’organisation djihadiste, estimées entre 25 et 50 millions de dollars, étaient «désormais nettement inférieures et en diminution». Par le passé, le groupe avait réussi à amasser beaucoup d’argent grâce à ses différents trafics ainsi qu’à la complicité d’acteurs locaux. 

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