France

Corse : une manifestation commémorant Yvan Colonna émaillée de violences contre la police

Quelque 20 000 personnes se sont mobilisées pour commémorer les 6 mois de la disparition d'Yvan Colonna, qui avait assassiné le préfet Claude Erignac en 1998. Un drapeau français a été brûlé et des cocktails Molotov lancés en direction de la police.

Une manifestation, organisée six mois après la mort en prison du militant nationaliste corse Yvan Colonna, a réuni le 21 septembre quelque 150 personnes à Bastia et a été émaillée de heurts entre la police et quelques dizaines de manifestants, selon un correspondant de l’AFP.

Ce petit rassemblement, à l’initiative du mouvement des jeunes du parti indépendantiste Corsica Libera, avait pour objectif de réclamer la reconnaissance du peuple corse, la libération des prisonniers politiques et de demander «justice pour Yvan Colonna».

Après un début de manifestation dans le calme, la tension est montée entre une trentaine de manifestants et les CRS, avec tirs de cocktails Molotov en direction de la police qui a riposté avec des tirs de gaz lacrymogène. Un drapeau français a été brûlé et une banderole  «statu francese assassinu» («Etat français assassin» en corse) a aussi été déployée sur les grilles de la préfecture. Le calme est revenu vers 20h sans aucune interpellation à ce stade, a indiqué le parquet de Bastia.

Quelques heures plus tôt, les policiers avaient intercepté cinq à six sacs contenant des tenues de peintre et des marteaux, transportés par un groupe de jeunes qui a pris la fuite.

La famille d'Yvan Colonna attaque l'Etat en justice


La famille d’Yvan Colonna attaque l’Etat en justice

Le meurtre en prison d’Yvan Colonna par un islamiste avait provoqué durant l’hiver 2021 plusieurs semaines de protestations, souvent violentes en Corse. De nombreux Corses estiment que le militant ne se serait pas fait agresser mortellement dans sa prison d’Arles, où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, s’il avait été transféré dans une prison insulaire, comme il le demandait.

Depuis, le gouvernement a entamé avec les élus corses des discussions sur l’avenir de la collectivité de Corse. Cet été, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait fait valoir qu’il n’y aurait «aucun tabou» notamment sur une évolution vers l’autonomie, tout en fixant deux lignes rouges : une Corse qui reste «dans la République» et ne pas créer «deux types de citoyens» sur l’île.

Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui fut jadis l’un des avocats d’Yvan Colonna, est attendu à Ajaccio le 22 septembre puis Bastia le 23 septembre pour sa première visite en Corse en tant que ministre. Pour Core in Fronte, ce déplacement représente «une énième provocation, d’une politique gouvernementale, qui n’a pour la Corse que condescendance et déconsidération», a écrit le parti indépendantiste dans une lettre ouverte.




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