Le ministre français des Finances a regretté que les négociations mondiales pour une taxation des géants du numérique soient «bloquées» par les Etats-Unis, mais aussi l’Arabie Saoudite et l'Inde, hôte cette semaine d'une réunion ministérielle du G20.
«Aujourd’hui les choses sont bloquées, notamment par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et l’Inde. Nous plaiderons pour un déblocage de la situation [mais] les chances de succès sont minces», a déclaré le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire au sujet d’une taxation des géants du numérique, lors d’un point de presse en amont de la réunion ministérielle du G20 cette semaine en Inde.
«Je rappelle que nous avons toujours indiqué que si les pays du G20 et de l’OCDE n’étaient pas capables de se mettre d’accord pour une mise en œuvre pratique de la taxation digitale, nous plaiderions pour sa mise en œuvre européenne. Je pense que nous y sommes», a ajouté le ministre.
Il a rappelé que la France avait déjà mis en œuvre une taxation des grandes entreprises du numérique au niveau national qui rapporte, d’après le ministre, près de 700 millions d’euros par an.
La taxation des géants du numérique est l’un des deux piliers de l’accord trouvé à l’OCDE pour établir des bases d’une concurrence équitable au niveau mondial en matière de fiscalité des entreprises. L’autre pilier est celui instaurant une imposition minimale de 15% sur les bénéfices des sociétés.
Sur ce volet «les choses ont bien progressé», selon le ministre qui estime que cette taxation minimale pourrait être mise en place «dans les prochains mois», même si les Etats-Unis continueront à appliquer leur propre système intitulé Gilti (Global intangible low-taxed income, Revenus incorporels mondiaux faiblement imposés).
Bruno Le Maire estime que «les Etats-Unis ne sont plus un partenaire amical des européens»