La situation est courante chez les jeunes Turcs, moins pour une ancienne cadre de Wall Street: en raison de la hausse massive des prix, la gouverneure de la Banque centrale turque a rapporté avoir été contrainte de retourner vivre chez ses parents.
«Nous n’avons pas trouvé de logement à Istanbul. C’est terriblement cher. Nous nous sommes installés chez mes parents», a expliqué le 16 décembre au quotidien turc Hürriyet Hafize Gaye Erkan, qui a pris ses fonctions début juin après la réélection du président Recep Tayyip Erdogan.
La banquière, âgée de 44 ans, vivait depuis deux décennies aux Etats-Unis, où elle a occupé des postes de responsabilités au sein de plusieurs grandes banques, dont Goldman Sachs.
«Est-il possible qu’Istanbul soit devenue plus chère que Manhattan ?», s’interroge-t-elle dans cet entretien.
L’inflation a atteint en novembre 62% sur un an en Turquie, alimentée notamment par la dévaluation de la livre turque, et les prix des loyers ont augmenté de 77,1% sur la même période à Istanbul, d’après une étude de l’université stambouliote de Bahçesehir.
Pour tenter d’endiguer l’inflation, la Banque centrale turque a relevé son taux directeur de 8,5% à 40% depuis juin. «Nous arrivons à la fin des mesures de resserrement monétaire», indique toutefois la gouverneure de la Banque centrale, première femme à diriger l’institution.
Face à la gronde des locataires, menacés par l’envolée des prix, le gouvernement turc a plafonné la révision des loyers des logements à 25%.
Mais selon des experts, cette mesure n’a fait qu’aggraver les tensions, poussant de nombreux propriétaires à chercher par tous les moyens, parfois frauduleux, à se débarrasser de leurs locataires pour relouer leurs biens parfois plusieurs fois plus cher.
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