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Un instituteur en garde à vue pour avoir placé un pantin à l’effigie de Macron sur des rails à Nice

Un professeur de la région niçoise a été retenu en garde à vue pendant huit heures pour avoir placé un mannequin représentant Emmanuel Macron sur les rails de la gare de la ville en marge de la mobilisation du 23 mars contre la réforme des retraites.

Un professeur des écoles a été interrogé des heures par la police le 27 mars pour avoir placé son «paillassou», un pantin à l’effigie d’Emmanuel Macron, sur les rails de la gare de Nice lors d’une manifestation, a-t-il affirmé le 28 mars à l’AFP, dénonçant une «intimidation». Retenu en garde à vue pendant huit heures, après avoir été convoqué par courrier en audition libre, Thomas Ghestem, membre du syndicat FSU, a été interrogé par les policiers pour «outrage à personne dépositaire de l’autorité publique et provocation publique à la commission de crime ou délit sans intention», a-t-il précisé.

Il est finalement reparti libre mais son domicile aurait été perquisitionné, a-t-il affirmé. La garde à vue a été levée, a confirmé le parquet de Nice à l’AFP, précisant cependant que l’enquête sur les faits se poursuit. La préfecture a confirmé de son côté à l’AFP avoir déposé une plainte au nom de l’Etat à la suite de la «mise en scène macabre» à laquelle se serait prêté cet enseignant. 

«Le “paillassou” mettrait-il en danger la démocratie ?», se demande l’intersyndicale

Lors de la journée nationale d’action contre la réforme des retraites du 23 mars, lors d’un court blocage de la gare de Nice, ce professeur niçois avait placé sur les rails son «paillassou» Macron, devant une rame TGV à l’arrêt. Le «paillassou» est une tradition du carnaval de Nice, une sorte de mannequin de paille dans lequel on met tous ses problèmes et que l’on fait valser avec un drap le plus loin possible pour s’en débarrasser.

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Thomas Ghestem avait eu l’idée de ce «paillassou» en costume cravate avec le visage du président en 2018, pour «la fête à Macron» lancée alors par le député de La France insoumise François Ruffin. Depuis cette date, il avait participé avec des collègues à de nombreuses manifestations à Nice, au cours desquelles ils avaient régulièrement fait voler ce «paillassou».

«Le “paillassou” mettrait-il en danger la démocratie ?», s’est interrogé le 27 mars l’intersyndicale niçoise contre la réforme des retraites, dans un communiqué de soutien à cet enseignant, en dénonçant «cette dérive judiciaire face à un acte d’une grande banalité».

Rappelant que le «paillassou» est un «symbole de la liberté d’expression» et une «tradition carnavalesque niçoise», l’intersyndicale estime que s’«attaquer à ce symbole, c’est entraver la liberté d’expression ici et ailleurs : ces méthodes d’intimidation ont été appliquées dans plusieurs villes de France, elles sont intolérables et inacceptables et n’ont pas leur place dans notre pays». «Comme disait [Nicolas] Sarkozy en 2006», où l’ancien chef de l’Etat était alors ministre de l’Intérieur, «à tout prendre, je préfère l’excès de caricature à l’excès de censure», conclut ce texte.

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