Economie

«Un tsunami de déconsommation» : le patron de Carrefour tire la sonnette d’alarme

A la veille d’entretiens à Bercy, le patron de Carrefour Alexandre Bompard a fait part ce 29 août de sa vive inquiétude quant à l’inflation et ses conséquences sur la consommation. Il pointe du doigt les industriels ainsi que la loi Descrozaille.

Interrogé ce 29 août sur France Info, Alexandre Bompard a alerté les pouvoirs publics sur le risque de chute de la consommation. «C’est un tsunami de déconsommation. Quand l’essentiel n’est plus accessible, il faut agir vite» a-t-il déclaré le président directeur général du groupe Carrefour.

Une déclaration choc, d’un patron du CAC40, à 24h d’une rencontre entre les acteurs de la grande distribution et le ministre de l’économie Bruno Le Maire.

L’inflation et les industriels contre la consommation des ménages

Selon Alexandre Bompard les produits de première nécessité sont particulièrement touchés, alors que l’inflation sur les produits alimentaires a atteint 20% sur deux ans. Il accuse en outre des industriels qui chercheraient à «gagner du temps» en refusant de renégocier les prix en dépit de la baisse du coût des matières premières alors même que ces baisses «ont commencé maintenant pour certaines, il y a 9 mois».

Pour le grand patron, les industriels ne sont pas les seuls responsables de cette situation. La loi Descrozaille du 30 mars 2022 est aussi en cause et aurait conduit les distributeurs «à devoir limiter les promotions dans la droguerie, pour les produits de soins et d’hygiène à 34%». Il affirme ainsi vouloir demander au ministre de l’Economie Bruno Le Maire un moratoire sur l’application de cette loi le 30 août à l’occasion d’une rencontre avec le ministre et d’autres professionnels de la distribution.

Vers un bras de fer à l’automne? 

Ce texte censé encadrer les promotions et le seuil de revente à perte à 10% des produits alimentaires n’emporte pas les suffrages du patron de Carrefour qui estime qu’il ne bénéficierait qu’à «trois grandes multinationales mondiales» : une étasunienne, Procter & Gamble, une allemande Henkel et une britannique Unilever.

Invités à Bercy le 30 août, les distributeurs précèdent les industriels qui ont eux rendez-vous le 31 avec Bruno Le Maire. Celui-ci avait prévenu les industriels, le 28 août sur France Inter, qu’ils devraient s’engager sur une «baisse des prix». Et de menacer «nous avons des instruments à notre disposition pour que chacun joue le jeu» rappelant que l’exécutif entrait dans «la période du budget» qui sera présentée fin septembre.

Sur fond de sanctions, l’activité économique de l’UE à son plus bas niveau depuis trois ans

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