Emmanuel Macron réunira le 2 septembre un premier Conseil de défense dédié à l’approvisionnement de la France en gaz et en électricité. Il s’agit d’une confiscation démocratique selon Louis Cluzot, qui s'appuie sur le précédent de la crise sanitaire.
Louis Cluzot est philosophe et essayiste
Pendant que la petite gauche et la petite droite s’occupent en amusant la galerie et se demandent par exemple si les hommes enceints mangent trois fois plus de barbecues que les femmes au bord de piscines qu’il conviendrait bien sûr d’interdire – ou pas –, il se passe des choses graves, des choses de grandes personnes.
Dans la continuité prévisible de ce qu’il s’est passé avec le délire sanitariste, il a ainsi été décidé et annoncé par Emmanuel Macron que la question énergétique serait gérée à partir de cette semaine en Conseil de défense (et couverte, donc, par le secret défense).
Recherche opposition désespérément
L’ineptie (concernant notamment la filière du nucléaire civil), l’absence coupable de vision stratégique de l’exécutif, la bêtise européiste et atlantiste béate ont conduit le peuple français dans l’impasse, alors il importe désormais de tout camoufler et, surtout, d’écarter cette question cruciale ainsi que sa gestion du champ du débat démocratique normal. Il conviendrait alors au moins d’être cohérent et ne pas faire mine de fustiger les régimes dits «illibéraux» …
L’on est du reste sans nouvelles de l’opposition qui devrait, si elle avait un peu de dignité, se lever unanimement pour demander qu’il soit mis fin à ces pratiques de gouvernance qui correspondent, en réalité, à un changement de régime dont on constate bien qu’il est durable. Manifestement les députés ont mieux à faire que de sauver la démocratie.
Reductio ad complotum
Nous avions prévenu que l’obsession sanitaire et sa gestion psychopathique avaient introduit des pratiques non démocratiques, nous avions également prévenu que ce ne serait que le début, l’apéritif d’une nouvelle ère, le prétexte pour s’installer durablement en contournement de la souveraineté et de la représentation nationales. L’on fut alors commodément qualifié et disqualifié par les habituels procès en complotisme et en irresponsabilité, dont on a désormais bien compris qu’ils servent en réalité à protéger le pouvoir contre toute forme d’opposition réelle, de dialectique, de contradiction et d’esprit critique. Ce qui se passe aujourd’hui démontre que nous avions hélas raison et que tout recul de la démocratie et des libertés est toujours irréversible. Aucun parti autoproclamé «de la Raison», aucun parti prétendu «de la Science » n’aurait jamais dû pouvoir sans honte se réclamer de pareilles dérives et il fallait être bien sot pour en accepter la rhétorique aussi stupide qu’indigne.
Les motifs invoqués (santé, énergie et plus tard ceci ou cela, peu importe quoi, puisqu’il y aura toujours une bonne raison à ériger en peur suprême…) serviront désormais systématiquement à alimenter la même rhétorique de l’urgence, ce cache-sexe, cette bonne aubaine des confiscations anti-démocratiques.
A quand le réveil des consciences ?
L’on désigne souvent l’hiver à venir en mentionnant la phrase culte de la série Game of Thrones «Winter is coming», au regard des multiples menaces qui planent sur nos sociétés et sur le monde entier, mais il faut y voir également l’annonce d’un terrible hiver social et politique. Est-il encore temps que les consciences se réveillent ?
Louis Clouzot
Pour Emmanuel Macron c’est la guerre, tous les jours… – Par Gilles Casanova