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«Vous sentez que vous êtes en train de perdre cette guerre», lance Piotr Tosltoï sur BFMTV

Soutien militaire à l’Ukraine, Jeux olympiques de Paris, critique de la réélection de Vladimir Poutine : alors que les sujets de tensions s'accumulent entre Paris et Moscou, des intervenants russes ont récemment mis les points sur les i sur le plateau de BFMTV.

Emmanuel Macron le 5 mars 2024 (image d'illustration).

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«Cela ne nous fait pas peur, cela excite peut-être un peu l’opinion publique en France, mais cela va se terminer par des cercueils à Orly» : telle était la réponse du vice-président de la Douma Piotr Tolstoï, interviewé le 18 mars par BFMTV sur l’hypothèse d’un envoi de troupes occidentales en Ukraine. 

«L’idée du président Macron d’envoyer la Légion étrangère à Odessa c’est génial», a même poursuivi, sarcastique, Piotr Tolstoï, dressant un parallèle avec les blindés français détruits durant la contre-offensive ukrainienne de l’été 2023 qui s’était soldée par un échec. «C’est la réalité, c’est le sort de tout l’équipement et de tous les soldats de l’OTAN qui sont aujourd’hui en Ukraine», poursuit-il auprès du journaliste lui demandant s’il s’agit d’«une menace». Le député russe avance alors le chiffre de «13 000 mercenaires», passés par l’Ukraine au cours des deux années du conflit, «dont 356 Français, parmi lesquels 147 ont été tués».

Poutine «n’est pas quelqu’un qui se cache dans un bunker !»

«Déclarer une trêve qui profite uniquement au régime de Kiev, cela ne sert à rien», déclarait le lendemain, le porte-parole de l’ambassade de Russie en France Alexander Makogonov. Le diplomate, cuisiné durant une quarantaine de minutes sur le «score digne de l’URSS» de Vladimir Poutine à la présidentielle, la mort de Navalny ou encore un Dmitri Medvedev s’exprimant selon Roselyne Bachelot «comme un porc», répondait à une question sur d’autres propos d’Emmanuel Macron. En l’occurrence, ceux tenus durant une interview à la chaine de télévision ukrainienne TSN où le président français a déclaré que Paris demanderait à la Russie un cessez-le-feu en Ukraine pour la durée des Jeux olympiques de cet été.

Persuadée que le dirigeant russe est menacé à l’intérieur de son propre pays, Bachelot a de surcroît poussé Makogonov à lui rétorquer: «Comment [Poutine] peut-il craindre pour sa peau en étant sur la scène devant 80 000 personnes ? Ce n’est pas quelqu’un qui se cache dans un bunker !» Le Président russe s’est en effet rendu à un concert le 18 mars au soir sur la place Rouge, à l’occasion du dixième anniversaire de la réunification de la Crimée avec la Russie.

«Le peuple russe a compris qu’il s’agissait d’une guerre de survie»

Le concert coïncidait avec la réélection de Vladimir Poutine avec 87,2% des suffrages et un taux de participation de 77,4% — soit 10 points de plus que lors du précédent scrutin présidentiel. Un succès électoral qui n’a pas été digéré dans les médias occidentaux.

«Je dois vous remercier, sans votre travail ces deux dernières années ce taux de participation de 77% n’aurait pas été possible», ironisait Tolstoï face au présentateur, dénonçant ainsi la pression occidentale ayant poussé selon lui les Russes à se mobiliser en faveur de Poutine.

«Le peuple russe a compris qu’il s’agissait d’une guerre de survie», ajoutait le député russe. «Le problème c’est que vous sentez que vous êtes en train de perdre cette guerre et vous êtes en panique en cherchant une solution» a-t-il encore résumé. «L’initiative est aux Russes, on va avancer pas à pas, sans se dépêcher, ne vous inquiétez pas on a le temps», avait-il renchéri, face à un journaliste insistant sur le fait que la Russie «pour l’instant, n’a pas gagné la guerre». 

Des tensions exacerbées depuis le début de l’année

Les tensions entre Paris et Moscou vont crescendo depuis l’éclatement du conflit entre Kiev et Moscou en février 2022, notamment après le feu vert à l’envoi de chars AMX-10, puis de missiles longue portée SCALP. La Russie dénonce depuis le 16 janvier et l’annonce par Emmanuel Macron de livrer 40 missiles supplémentaires à Kiev l’implication croissante de Paris en Ukraine. Le refus du président d’écarter un envoi de troupes occidentales en Ukraine a ensuite dégradé les relations entre les deux pays. Selon le quotidien Le Monde, le chef de l’Etat français étudierait cette possibilité depuis juin 2023. Le 19 mars, le directeur du service de renseignement extérieur russe (SVR), Sergueï Narychkine a déclaré que, selon les informations du SVR, un contingent de 2 000 hommes serait «déjà en préparation pour être envoyé en Ukraine». Une information démentie par le ministère français des Armées.

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