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Washington affiche ouvertement son soutien aux «remarquables» manifestations en Iran

Joe Biden et l'exécutif étasunien étaient au diapason pour soutenir les manifestations en Iran le 14 octobre en recevant des militants issus de la diaspora iranienne, alors que Téhéran accuse Washington de mener une politique de déstabilisation.

Accusé par l’Iran d’avoir provoqué des émeutes dans le pays, l’exécutif américain a affiché de manière explicite son soutien aux manifestations en Iran le 14 octobre, avec des déclarations du président étasunien Joe Biden, mais aussi de la vice-présidente Kamala Harris et du secrétaire d’Etat Antony Blinken.

Ces derniers ont notamment reçu des militants et membres de la diaspora iranienne. Ouvrant une rencontre au département d’Etat, Antony Blinken a ainsi salué «le courage remarquable à travers l’Iran montré par des femmes, des jeunes et beaucoup d’autres pour défendre leurs droits fondamentaux dont le régime iranien continue de les priver».

L'Iranienne Mahsa Amini est décédée des suites d'une maladie et non de coups, dit un rapport médical


L’Iranienne Mahsa Amini est décédée des suites d’une maladie et non de coups, dit un rapport médical

Parmi les personnes présentes, l’actrice et activiste Nazanin Boniadi a également été reçue le 14 octobre à la Maison Blanche, à la fois par un haut conseiller de Joe Biden et par la vice-présidente Kamala Harris.

Cette dernière a déclaré dans un communiqué que «le courage de ces femmes [l’]avait inspirée comme il a inspiré le monde» et a promis à son invitée l’aide de Washington pour «assurer que ces voix importantes soient entendues, y compris en rendant plus facile l’accès à Internet» en Iran.

Dans un contexte économique particulièrement compliqué, l’indignation provoquée par le décès le 16 septembre d’une Kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire, a entraîné la plus grande vague de manifestations en Iran depuis les protestations de 2019 contre la hausse du prix de l’essence.

«Je pense que nous assistons à quelque chose de remarquable à travers tout le pays, mené prioritairement par des femmes et des jeunes», a estimé Antony Blinken en référence à ce qu’il a qualifié de «vague de colère spontanée», ce que Téhéran réfute.

Le chef de la diplomatie américaine était accompagné de la numéro deux du département d’Etat Wendy Sherman et du négociateur américain sur le nucléaire iranien Rob Malley. Parmi les participants à la réunion figuraient, outre Nazanin Boniadi, l’écrivain Roya Hakakian et des défenseurs de droits, dont Sherry Hakimi.

«Nous avons été unanimes à leur suggérer de cesser les négociations sur le nucléaire tant que la violence n’aura pas cessé. Et je crois que tout le monde nous a entendus haut et fort», a affirmé Roya Hakakian à la radio NPR après la rencontre.

Ali Khamenei accuse Israël et les Etats-Unis d'être à l'origine de la vague de protestations en Iran


Ali Khamenei accuse Israël et les Etats-Unis d’être à l’origine de la vague de protestations en Iran

Nous sommes aux côtés des citoyens, des courageuses femmes d’Iran

«Nous sommes aux côtés des citoyens, des courageuses femmes d’Iran», a également déclaré le 14 octobre Joe Biden, se disant «sidéré» par les manifestations en cours dans le pays, lors d’un déplacement en Californie.

Le président américain a évoqué la mort de Mahsa Amini par ces mots : «J’ai été sidéré de ce que cela a éveillé en Iran. Cela a éveillé quelque chose qui, je pense, ne se taira pas avant un long, long moment.»

Joe Biden s’est rendu à Irvine, dans le sud de Californie, pour prononcer un discours sur un tout autre sujet, le coût de la santé aux Etats-Unis. Cependant, à la vue d’un groupe de manifestants dont certains brandissaient des pancartes «Free Iran», il a d’abord évoqué la contestation qui traverse l’Iran depuis la mort de Mahsa Amini, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire.

Les femmes «doivent pouvoir porter ce qu’elles veulent porter, bon Dieu», a lancé Joe Biden. «L’Iran doit mettre fin à la violence contre ses propres citoyens qui exercent simplement leurs droits fondamentaux», a-t-il encore ajouté.

Téhéran pointe du doigt les Etats-Unis et Israël

Selon un rapport de l’Organisation médico-légale iranienne, la mort de la jeune Mahsa Amini n’aurait «pas été causée par des coups portés à la tête et aux organes vitaux», mais bien à «une intervention chirurgicale pour une tumeur cérébrale à l’âge de huit ans». Dans ce même rapport diffusé par la télévision publique iranienne, la jeune femme aurait ainsi souffert «d’un trouble du rythme cardiaque et d’une chute de tension artérielle» et serait décédée des suites «d’une défaillance d’organes multiples causée par une hypoxie cérébrale». Mais cette version est contestée par le père de Mahsa, Amjad Amini, qui expliquait le 19 septembre à l’agence Fars que sa fille était, avant son décès, «en parfaite santé».

Réagissant aux manifestations qui secouent le pays, le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé le 3 octobre les Etats-Unis, Israël et leurs «agents» d’avoir fomenté ce mouvement de contestation antigouvernemental.

«Je dis clairement que ces émeutes et l’insécurité sont l’œuvre de l’Amérique, du régime sioniste |Israël] usurpateur et leurs agents salariés, avec l’aide de certains Iraniens traîtres à l’étranger», a-t-il affirmé dans sa première réaction à la mort de la jeune femme. «La mort de la jeune fille nous a brisé le cœur, mais ce qui n’est pas normal, c’est que certaines personnes, sans preuve ni enquête, rendent les rues dangereuses, brûlent le Coran, retirent le hijab des femmes voilées, mettent le feu aux mosquées et aux voitures», a-t-il encore déclaré. 




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