Actualité

Accusée de «mépriser les musulmans», la journaliste Ruth Elkrief répond à Jean-Luc Mélenchon

De passage sur le plateau de son confrère David Pujadas le 4 décembre, la journaliste Ruth Elkrief est revenue sur son anicroche avec Jean-Luc Mélenchon, après un entretien houleux avec le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard.

«Je me suis sentie blessée parce qu’on a eu l’air de disqualifier ma manière de pratiquer mon métier» : la journaliste Ruth Elkrief est revenue le 4 décembre sur les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon sur le réseau social X (ex-Twitter) mettant en cause sa manière de traiter le député insoumis Manuel Bompard.

L’ancien candidat à la présidentielle a estimé que la journaliste méprisait les musulmans du fait d’un échange musclé en plateau durant lequel, le 3 décembre, le coordinateur national des Insoumis et la journaliste s’étaient écharpés sur l’usage du terme «génocide» à propos du peuple palestinien.

«Ruth Elkrief. Manipulatrice. Si on n’injurie pas les musulmans, cette fanatique s’indigne. Quelle honte ! Bravo Manuel Bompard pour la réplique. Elkrief réduit toute la vie politique à son mépris des musulmans», a-t-il tweeté.

C’est sur la chaîne d’information en continu LCI, dans l’émission 24h Pujadas, que Ruth Elkrief a affirmé qu’elle n’avait «pas souhaité cette polémique» qui s’était «imposée» à elle. Elle estime que la «liberté des journalistes de poser des questions qui déplaisent» était en jeu. Ruth Elkrief a ensuite expliqué son parcours de journaliste en évoquant la chance qu’aurait la France d’avoir accès à «débat riche et libre». Et d’affirmer que «seule la République laïque permet de vivre dans la concorde».

La journaliste Abnousse Shalmani, présente sur le plateau, s’en est ensuite prise à Jean-Luc Mélenchon qui, selon elle, «cherche le chaos». 

«Tout mon soutien à Ruth Elkrief, accusée injustement de faire du journalisme»

Les propos du tweet de Jean-Luc Mélenchon ont largement été dénoncés par le monde médiatique et politique : «Attaquer un journaliste, c’est attaquer la démocratie», a par exemple tweeté Jean-Philippe Baille, directeur de l’info de Radio France. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a de surcroît placé Ruth Elkrief sous protection policière le 4 décembre.

Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a dénoncé cette mise sous protection, à l’instar de la députée insoumise Ersilia Soudais, qui a jugé que tout ceci était «délirant». D’autres élus mélenchonistes ont préféré ironiser sur cette situation, à l’image du député Hadrien Clouet, qui a écrit sur X : «Tout mon soutien à Ruth Elkrief, accusée injustement de faire du journalisme.»

Toujours sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont rappelé les accrochages qu’a pu avoir Ruth Elkrief avec des personnalités. Ce fut le cas avec Nicolas Sarkozy en 2020 au cours d’un entretien sur ses démêlés judiciaires, mais aussi plus récemment avec Hubert Védrine dans le cadre de la guerre en Ukraine à propos d’un missile russe qui aurait atteint la Pologne en novembre 2022. Une information qui depuis a été démentie puisqu’il s’agissait d’un missile ukrainien. Enfin, certains internautes ont tenu à rappeler la proximité supposée entre la journaliste et Emmanuel Macron : Ruth Elkrief avait en effet été filmée lui tapant la main de manière complice lors d’une soirée électorale en 2017. 

Position «abjecte» et «scandaleuse» : le président du Crif répond aux critiques de Jean-Luc Mélenchon

Source

Leave a Reply

Back to top button