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Commando Erignac : Alain Alessandri et Pierre Ferrandi transférés vers une prison en Corse

Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les deux derniers membres du commando qui a assassiné le préfet Erignac, ont été transférés dans une prison corse depuis Poissy dans les Yvelines, conformément aux engagements du gouvernement.

Promis par Matignon après l’agression mortelle d’Yvan Colonna en détention, le transfert des deux derniers membres du commando a été effectué ce 11 avril vers la prison corse de Borgo. Condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité pour leur participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998, à Ajaccio, ils purgeaient leur peine à la maison centrale de Poissy (Yvelines).

Les deux prisonniers seront installés dans des cellules du «centre de détention  historique» de la prison, qui compte «deux centres de détention et un quartier maison d’arrêt», a rapporté à l’AFP Maxime Coustié, syndicaliste UFAP à Borgo, en précisant que le personnel n’avait pas été prévenu de ces arrivées. «En centre de détention, ils ont accès à la promenade comme ils veulent, alors qu’en maison d’arrêt, il y a des créneaux», a-t-il expliqué.

Un rapprochement réclamé de longue date

Ce rapprochement survient après une série de décisions prises par le Premier ministre, chargé de ce dossier à la place du Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, celui-ci ayant été l’avocat d’Yvan Colonna. Le 22 mars, Jean Castex avait ainsi annoncé ce transfert «d’ici mi-avril». Ce rapprochement, réclamé de longue date par les deux détenus, a été rendu possible par la levée le 11 mars par Jean Castex de leur statut de «détenus particulièrement signalés» (DPS). Leurs précédentes demandes avaient jusqu’alors été toutes refusées.

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Cette décision avait été prise dans un contexte de vives tensions en Corse, après l’agression d’Yvan Colonna à la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône), le 2 mars, agression dont il est décédé le 21 mars.

L’ancien berger de Cargèse, mort à 61 ans, avait également été condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac. Lui aussi réclamait de longue date son rapprochement dans l’île. Beaucoup estiment que son agression n’aurait pas eu lieu s’il avait été détenu en Corse. 

Venu mi-mars dans l’île pour tenter d’apaiser une situation tendue, après deux semaines de colère et de manifestations virant aux émeutes, avec pour slogan principal «Etat français assassin», le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait conditionné le rapprochement d’Alain Ferrandi et de Pierre Alessandri à un retour au calme sur l’île.

Alain Ferrandi attend maintenant le 21 avril la décision de la cour d’appel de Paris sur sa demande d’aménagement de peine sous un régime de semi-liberté. Cette demande, acceptée le 24 février en première instance, avait fait l’objet d’un appel suspensif du parquet national antiterroriste. Pierre Alessandri devra lui attendre le 12 mai pour connaître la décision du tribunal d’application des peines antiterroriste concernant sa demande d’aménagement, également sous le régime de semi-liberté. Pour les deux détenus, cet aménagement de peine demandé prévoit qu’ils travaillent à l’extérieur durant la journée et dorment au centre pénitentiaire de Borgo le soir.

En décembre, une quinzaine de parlementaires de plusieurs groupes politiques avaient signé une tribune dans le quotidien Le Monde pour demander que ces trois prisonniers puissent purger le reste de leur peine dans une prison corse.




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