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Fonds Marianne : Mohammed Sifaoui enfonce Marlène Schiappa

Après Marlène Schiappa , c’était au tour de Mohammed Sifaoui d’être auditionné ce 15 juin au Sénat. Le plus gros bénéficiaire du fonds Marianne s’est emporté face aux membres de la commission et chargé la ministre.

«Piégé, instrumentalisé, trahi» : Mohammed Sifaoui n’a pas mâché ses mots pendant son audition au Sénat ce 15 juin, dans le cadre de l’affaire du fonds Marianne. Estimant avoir été «manipulé par le pouvoir politique», l’écrivain a chargé Marlène Schiappa et l’ancien préfet Christian Gravel.

Marlène Schiappa devant la commission d'enquête du Sénat.

Fonds Marianne : Marlène Schiappa auditionnée et fragilisée

Après le passage en demi-teinte de la ministre Marlène Schiappa la veille, qui devait répondre de soupçons de malversations dans le cadre du fonds Marianne, c’était au tour d’un autre protagoniste de l’affaire de se présenter devant la commission d’enquête du Sénat : Mohammed Sifaoui.

Une audition sous tension

Ecrivain, journaliste et réalisateur, ce franco-algérien est visé pour avoir bénéficié des largesses de ce fonds originellement destiné à lutter contre le séparatisme.

Avec son association, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), il a perçu la plus grosse part du fonds : 355 000 euros. Somme qui a essentiellement servi à payer des salaires avec des résultats qualifiés de dérisoires : quelques dizaines de tweets visant notamment des personnalités politiques d’opposition, dont Sandrine Rousseau et Éric Zemmour.

Lors de son passage devant la commission, Mohammed Sifaoui s’est montré agacé. «Ce que vous dites est ridicule. […] J’exige du respect !», a-t-il notamment lancé au rapporteur LR Jean-François Husson. Il s’en est également pris au rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA), le qualifiant de «pathétique». Des échanges qui ont suscité de vives critiques dans l’opposition.

Marlène Schiappa dans le viseur

Si Mohammed Sifaoui s’est montré nerveux à l’endroit de la commission, il n’a pas épargné Marlène Schiappa. Alors que cette dernière avait tenté de prendre ses distances avec lui lors de sa propre audition, Mohammed Sifaoui a fait part de sa «proximité» avec le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Cet organisme, placé sous la tutelle de la ministre, est chargé de piloter le fonds Marianne.

Il a notamment fait valoir des échanges réguliers avec les collaborateurs de la ministre, avant même la création du fonds dès l’été 2020, pour travailler sur un «contre-discours républicain». Mohammed Sifaoui assure même avoir eu le soutien direct de la ministre, avec laquelle il dit avoir eu un entretien. Entretien au cours duquel elle lui aurait annoncé la mise en place prochaine d’un fonds Marianne, l’encourageant à participer.

Sifaoui voulait 1,5 million d’euros

Devant les sénateurs, Mohammed Sifaoui expliquera qu’il voulait en réalité proposer ce qu’il appelle un «projet pérenne» en créant un collectif anonyme capable de riposter sur les réseaux sociaux aux propos «séparatistes». Pour cela, il dit avoir réclamé 1,5 million d’euros sur trois ans et a fait une demande au nom de l’USEPPM, association reconnue d’utilité publique.

Réalisant qu’il ne pourrait pas compter sur une telle somme, il se contentera de 355 000 euros. «J’estime avoir été piégé, instrumentalisé, trahi», assure-t-il, avant d’ajouter qu’il aurait été «dépouillé» et «manipulé par le pouvoir politique». Il a menacé de porter l’affaire devant la justice.

Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti Renaissance (image d'illustration).

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