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Le RN dénonce le «sectarisme» des autres groupes après le rejet de ses propositions à l’Assemblée

Au cours de sa première «niche parlementaire», le RN a vu l'ensemble de ses textes rejetés, du port de l'uniforme à l'augmentation des salaires via une baisse des cotisations patronales. Le RN a déploré l'opposition systématique des autres groupes.

L’Assemblée a rejeté le 12 janvier sans surprise tous les textes présentés par le Rassemblement national (RN), dont la proposition d’instaurer un uniforme obligatoire à l’école, preuve selon Marine Le Pen du «sectarisme» dont feraient preuve les autres formations politiques.

Le principal groupe d’opposition s’attendait à ces échecs, mais a profité de sa première journée réservée, sa «niche parlementaire», pour dérouler certains de ses thèmes favoris, à l’exception notable de l’immigration, et poursuivre sa quête de crédibilité auprès de l’opinion.

Améliorer la vie quotidienne des Français

Son chef de file, Marine Le Pen a expliqué vouloir avant tout montrer aux Français que le RN avait «respecté sa promesse» en présentant «des textes concrets pour améliorer leur vie quotidienne», qui auraient pu être adoptés si les autres groupes «votaient en fonction de leurs idées» au lieu de les rejeter par pur «sectarisme». «Le but des autres groupes c’est d’essayer de démontrer que nous serions un groupe à part», a-t-elle lancé devant des journalistes, dénonçant une attitude «pitoyable».

Le groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale, à Paris le 12 janvier 2023 .

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L’Assemblée a notamment rejeté en soirée l’un des textes phares portés par les députés RN, proposant de rendre obligatoire dans les écoles et collèges publics le port d’une «tenue uniforme», dont chaque établissement pourrait fixer «la coupe et la couleur». La proposition était d’autant plus placée sous les projecteurs après des déclarations de Brigitte Macron dans Le Parisien publié la veille : la Première dame s’était ainsi dite favorable au port de l’uniforme à l’école, «mais avec une tenue simple et pas tristoune». «J’ai porté l’uniforme comme élève : quinze ans de jupette bleu marine, pull bleu marine. Et je l’ai bien vécu», avait détaillé l’épouse du chef de l’Etat.

«Pour une fois, la lumière vient de l’Elysée», n’a pas manqué d’ironiser le député RN Julien Odoul, avant que Marine Le Pen ne plaide en vain dans l’Hémicycle pour un texte qui «règle deux difficultés», à savoir «la compétition des marques et la pression des islamistes sur les enfants qui vont à l’école».

Les Républicains, qui avaient déposé des propositions de loi similaires, est le seul autre groupe à avoir apporté son soutien à ce texte vivement combattu par la gauche, au nom de «l’intérêt général». Même si certains députés macronistes voient d’un bon œil le port de l’uniforme, le camp présidentiel s’est prononcé contre un texte rédigé sans «travail sérieux sur l’impact». 

Ruffin accuse le RN de faire «du Macron» en privilégiant les «allègements de charges»

«C’est un sujet qui mérite de la nuance», a fait valoir le député Sylvain Maillard, hostile à toute généralisation, expliquant qu’un groupe de travail avait été mis en place au sein de Renaissance sur le sujet. «Cette proposition de loi n’est pas nécessaire parce que les établissements disposent déjà de la possibilité» d’instaurer une tenue uniforme, qui «ne saurait devenir une règle universelle et verticale», a dit de son côté le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, qui remplaçait le ministre de l’Education Pap Ndiaye, retenu par une réunion à l’Elysée

L’Assemblée a également rejeté plus tôt une mesure visant à inciter les entreprises à augmenter les salaires de 10% via des baisses des cotisations patronales. Les élus LR se sont abstenus, tandis que la majorité et la gauche ont voté contre la proposition, la jugeant inefficace, voire dangereuse. Une passe d’armes a notamment opposé l’insoumis François Ruffin au RN, le premier accusant la formation de Marine Le Pen de faire «du Macron» en privilégiant les «allègements de charges» sans évoquer la question des «profits» et des «dividendes».

Journée de la mauvaise foi

Le RN n’a pas rencontré davantage de succès, malgré le soutien encore une fois de LR, pour la proposition de supprimer les zones à faibles émissions (ZFE) dans les agglomérations, où il est progressivement interdit aux véhicules les plus polluants de circuler. «Arrêtez d’emmerder les Français, de les exclure, de les culpabiliser !», s’est exclamé le député RN Pierre Meurin en défendant le texte.

La demande d’instaurer un droit de visite sans préavis des parlementaires dans les Ehpad a elle aussi été rejetée, les autres groupes s’inquiétant notamment de violations de l’intimité des personnes vulnérables. «C’est la journée de la mauvaise foi», a réagi la députée RN Laure Lavalette. Son collègue Bruno Bilde a également fustigé «l’hypocrisie» des groupes qui ont voté contre sa proposition d’instituer la proportionnelle pour les législatives, alors qu’ils sont favorables à ce mode de scrutin.

L’examen d’un texte sur le mode de calcul de la taxe sur les ordures ménagères a ensuite commencé, mais n’a pas pu faire l’objet d’un vote faute de temps, tandis qu’une proposition de loi instaurant «une présomption de légitime défense» pour les forces de l’ordre n’a pas pu être examinée du tout, une «niche parlementaire» devant impérativement se terminer à minuit. Qu’il s’agisse du RN ou des autres formations, les autres groupes peuvent décider de se livrer à une forme d’obstruction à l’occasion de ces niches en ralentissant à dessein l’examen d’un texte, empêchant le bénéficiaire de la niche de présenter l’intégralité de ses propositions.

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