France

Pas de référendum, ni de retrait : Macron conteste la «légitimité» de «la foule» face aux élus

Face à la poursuite des manifestations contre le passage en force de l'exécutif sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron a dit vouloir «apaiser» la colère des Français tout en considérant que «la foule» n'avait pas de «légitimité» face aux élus.

Le chef de l’Etat s’est exprimé dans la soirée du 21 mars devant les parlementaires du camp présidentiel conviés à l’Elysée au terme d’une journée marquée par des réunions de consultation avec ministres et dirigeants de la Macronie, mais aussi à la veille de son interview télévisée de prévue ce 22 mars à 13 heures sur TF1 et France 2.

Ainsi que l’a rapporté l’AFP, Emmanuel Macron a notamment estimé qu’il fallait «apaiser [et] écouter la colère» des Français après le recours par le gouvernement au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites dont l’adoption s’est faite de justesse, la motion de censure transpartisane déposée en réaction n’ayant pu aboutir à neuf voix près.

Dans la journée, le président de la République a reçu la Premier ministre, accompagnée de plusieurs ministres, ainsi que les chefs de sa majorité relative.

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Plusieurs participants à cette réunion ont assuré à l’AFP que le chef de l’Etat n’avait l’intention ni de dissoudre l’Assemblée, ni de remanier le gouvernement, ni de convoquer un référendum sur la réforme reculant l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. L’option du retrait du texte, réclamée par les syndicats et les opposants, a aussi été écartée.

Selon l’AFP, le chef de l’Etat a ainsi estimé que «la foule» n’avait pas de «légitimité» face aux élus. Le Figaro rapporte une citation plus complète attribuée à Emmanuel Macron : «la foule […] n’a pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus.» Le président de la République aurait ajouté, toujours selon le journal, que «les meutes ne l’emportent pas sur les représentants du peuple».

Selon l’un des participants à la réunion cité par l’AFP, Emmanuel Macron a demandé à ses troupes de faire «d’ici à deux à trois semaines» des «propositions» en vue d’«un changement de méthode et d’agenda des réformes».

Elisabeth Borne a aussi enchaîné les réunions, après avoir clamé, dans le huis-clos élyséen, que l’adoption du texte dans la douleur était malgré tout «une victoire».

«La Première ministre est la seule, et notre majorité est la seule, à pouvoir porter aujourd’hui un projet de gouvernement», a assuré Olivier Véran, porte-parole du gouvernement.

Une mobilisation qui s’ancre d’un bout à l’autre du territoire

Parallèlement, la contestation se poursuit un peu partout en France, avec de nouvelles manifestations, parfois émaillées de tensions.

A Paris, des faces à faces tendus entre manifestants et forces de l’ordre ont été observés dans plusieurs arrondissements. D’autres rassemblements ont eu lieu à Grenoble, Rennes, Lille ou Nantes où des incidents, dégradations et échauffourées ont été recensés, notamment au fil de cortèges sauvages.

La députée des Yvelines et présidente du groupe Renaissance dans l'Hémicycle Aurore Bergé.

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Outre la grève reconductible des éboueurs dans plusieurs villes dont Paris, environ 12% des stations-service de France sont à court d’essence ou de gazole et 6% à sec.

Des incidents ont éclaté devant le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, près de Marseille, où les autorités ont procédé aux premières réquisitions de personnels en grève contre la réforme.

«Rien n’entame la détermination des travailleurs», a prévenu la CGT, avant une nouvelle journée d’actions jeudi, à l’appel de l’ensemble des syndicats.

A moins de 48 heures de cette nouvelle mobilisation, la RATP prévoit un trafic «très perturbé» dans les transports de la capitale et de sa proche banlieue. Idem pour les trains au niveau national, pour la SNCF. 

Des permanences politiques ont fait l’objet de dégradations, dont celles de LR à Amiens, du député Horizons de la Marne Xavier Albertini à Reims ou de son homologue LR Xavier Breton dans l’Ain.

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