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Pouvoir d’achat, Russie, sécurité… : ce qu’il faut retenir du débat entre Macron et Le Pen

A quatre jours du second tour de l’élection présidentielle, le président sortant Emmanuel Macron et sa rivale Marine Le Pen ont débattu sur une palette de sujets afin de convaincre les Français du bienfondé de leurs projets respectifs.

Ce 20 avril, c’est un débat qui duré près de trois heures au cours duquel Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont confronté leurs projets de société. Ont été abordées de nombreux thèmes parmi lesquels ceux du pouvoir d’achat, de l’actualité internationale, des retraites, de l’économie, de l’écologie ou encore de la sécurité. 

Pouvoir d’achat : bouclier fiscal contre abaissement de la TVA

Figurant comme le sujet le plus important aux yeux des Français, la problématique du pouvoir d’achat a été le premier thème à opposer les deux finalistes.

Alors que la candidate du Rassemblement national a exprimé sa volonté de faire baisser les dépenses contraintes, en premier lieu à travers un abaissement de la TVA sur l’énergie, le président sortant a de son côté fait valoir son «bouclier tarifaire» et plaidé en faveur d’une augmentation de la prime pouvoir d’achat, un dispositif mis en place sous son quinquennat afin d’inciter les patrons à verser à leurs salariés une prime exceptionnelle exonérée d’impôt sur le revenu.

S’il a estimé que la baisse de la TVA proposée par sa rivale était inefficace, Marine Le Pen a pour sa part fustigé la mesure «provisoire» et «non pérenne» avancée par le président sortant.

Relations avec la Russie : Macron met en cause l’indépendance de sa rivale, Le Pen affirme être totalement «libre»

Après avoir tous deux exposé leurs préoccupations sur le développement de la situation en Ukraine et livré leur définition des responsabilités à venir de la France sur le dossier, le débat a rapidement tourné à l’invective à l’initiative d’Emmanuel Macron.

Celui-ci a en effet accusé son adversaire de dépendre du pouvoir russe en raison du remboursement toujours en cours d’un emprunt contracté en 2014 par le Front national (devenu Rassemblement national) auprès d’une banque russe.

Marine Le Pen a affirmé qu’elle avait toujours été et resterait «totalement libre» face à la Russie, reprochant à son interlocuteur de faire preuve de malhonnêteté.

Retraites : Macron défend sa réforme pour travailler plus longtemps, Le Pen dénonce une «injustice insupportable»

Face à sa rivale qui a estimé que le report de l’âge légal du départ à la retraite constituait une «injustice insupportable», Emmanuel Macron a défendu la réforme qu’il entend mener en cas de réélection. «Je ne veux pas augmenter notre dette, je veux même la commencer à la rembourser sur le quinquennat qui vient. Je veux donc que l’on travaille plus, avec un pilier qui est de décaler l’âge légal de quatre mois par an, où l’on atteindrait 65 ans en 2031», a-t-il notamment déclaré.

Bilan économique : Le Pen ironise sur «le Mozart de la finance»

Marine Le Pen a vivement critiqué sans surprise le bilan économique du quinquennat de son adversaire. Après avoir fait état d’une légère baisse constatée, selon elle, sur les statistiques du chômage en France au cours des cinq dernières années, la candidate RN a imputé à Emmanuel Macron une augmentation de la pauvreté et du déficit de la balance commerciale, tandis qu’elle l’a critiqué sur ses résultats concernant l’évolution de la productivité au travail.

«Il y a 400 000 pauvres supplémentaires dans le pays […] c’est votre résultat. Il y a 85 milliards de déficit de la balance commerciale, […] c’est un record absolu. Et peut-être le chiffre le plus cruel pour vous c’est le chiffre de la productivité : il décroche à compter de votre élection […] Le Mozart de la finance a un bilan économique qui est très mauvais. J’ai oublié les 14 500 emplois industriels perdus», a-t-elle en effet attaqué.

Le président sortant s’est de son côté félicité d’avoir aidé les restaurateurs, petits industriels et commerçants dont l’activité a été frappée par la pandémie, notamment à travers la mise en place «des fonds de solidarité, des prêts garantis par l’Etat».

Ecologie : «climato-sceptique» contre «climato-hypocrite» ?

Lui-même régulièrement critiqué sur le volet écologique, Emmanuel Macron a d’emblée qualifié sa rivale de «climato-sceptique». «Je veux aller deux fois plus vite, que le premier ministre soit en charge de cette politique et décline la planification énergétique et territoriale d’autre part et pour la production des énergies et la transition écologique», a-t-il par ailleurs fait valoir.

«Je ne suis absolument pas climato-sceptique mais vous vous êtes un peu climato-hypocrite», lui a rétorqué Marine Le Pen, imputant à son rival une «écologie punitive» ciblant directement les classes modestes».

Les deux candidats ont par ailleurs vivement échangé au sujet de la production énergétique, la candidate RN reprochant notamment à Emmanuel Macron d’avoir mis la France en grande difficulté en faisant le choix de l’éolienne et du solaire. Le président sortant a de son côté rétorqué que le programme de Marine Le Pen était «intenable» car basé sur le «tout-nucléaire».

Sécurité : Marine Le Pen constate «une situation très mauvaise», Macron défend son bilan 

«Je considère qu’avec le pouvoir d’achat, la sécurité est un élément essentiel», a déclaré Marine Le Pen. «La situation du pays est vraiment très mauvaise. On est confronté à un vrai ensauvagement, une vraie barbarie. Partout où je vais, des gens me disent : “On en peut plus.” Cette situation est vraiment très inquiétante et il faut des sanctions très fermes. On siphonne des voitures, on pille les chantiers, les exploitations agricoles, on vole l’engrais. Dès que quelque chose à la moindre valeur, les gens tremblent qu’on les brutalise», a déploré la candidate du RN soumettant son rival à la question de son engagement en la matière.

«On ne fait pas la sécurité avec des mots, des mentons serrés, des postures. On a créé 10 000 postes de policiers et gendarmes et à côté de cela, on a augmenté le budget de la justice de 30%», a notamment répondu celui qui assure vouloir concentrer ses efforts sur la lutte contre les féminicides, sur la présence des forces de l’ordre en ruralité ou encore sur la cybersécurité.




La classe politique française réagit au débat d’entre-deux-tours entre Le Pen et Macron


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