France

Academia Christiana, lycée musulman Averroès : l’État français craint-il les sécessions ?

En l’espace de quelques jours, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé sa volonté de dissoudre l’association catholique Academia Christiana et la préfecture du Nord a signifié la décision de casser le contrat liant l’État à une école islamique de Lille.

«Nous présenterons leur dissolution en Conseil des ministres dans les semaines qui viennent» : c’est sur le média Brut que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le 10 décembre sa volonté de dissoudre l’organisation Academia Christiana.

L’avant-veille, c’est le lycée islamique Averroès de Lille, sous contrat avec l’État, qui était visé par la préfecture du Nord. Dans les deux cas, les structures attaquées contestent les mesures de l’État et bénéficient du soutien de personnalités politiques.

Un raidissement du pouvoir politique français ?

Academia Christiana est une association rassemblant des catholiques de sensibilité traditionnaliste. L’organisation se revendique comme «un institut de formation, un laboratoire d’idées, et un réseau d’initiative». Selon une source proche du dossier citée par l’AFP, cette association, «sous prétexte d’une prétendue menace pesant sur les Français», légitimerait «de façon récurrente la violence physique et le recours aux armes».

Le lycée Averroès, institution musulmane à Lille, se voit quant à lui accusé, après 20 ans d’existence, d’irrégularités dans sa gestion et de dispenser un enseignement qualifié de contraire aux valeurs de la République. Le lycée musulman se voit en outre reprocher, selon Le Parisien, l’absence de «ressources sur certains thèmes comme l’homosexualité, et la prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam».

Contestations et soutiens politiques

Le lycée Averroès de Lille conteste l’ensemble des points qui lui sont reprochés et envisage de déposer un recours au tribunal administratif. Il a par ailleurs tenu à s’inscrire en faux sur l’un des arguments qui lui était opposé, à savoir qu’il fichait les inspecteurs qui venaient dans le lycée.

L’établissement a reçu le soutien de la Ligue des droits de l’homme mais aussi de personnalités politiques de La France insoumise, parmi lesquels les députés Quatennens, Bernalicis et Guiraud qui demandent conjointement dans un communiqué que le contrat entre l’État et le lycée soit maintenu.

De son côté, l’association Academia Christiana a réagi à l’annonce de sa dissolution en affirmant dans un communiqué de presse que l’organisation irait «devant les tribunaux pour contester cette procédure absurde».

Le groupe catholique a reçu le soutien de nombreuses personnalités de droite, notamment de députés Rassemblement national et du président de la branche jeune du parti Pierre-Romain Thionnet mais aussi de l’ancien candidat à la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan et du président du parti Reconquête Éric Zemmour.

Par ailleurs, des journalistes ont relevé une confusion du ministre de l’Intérieur lors d’un passage télévisé sur la chaîne CNews. Ce 11 décembre, il a ainsi confondu le groupe Civitas, dissous en août, et Academia Christiana.

Par ailleurs, Gérald Darmanin a annoncé le 7 décembre vouloir dissoudre l’association identitaire La Citadelle à Lille et a évoqué celle de l’organisation Les Remparts à Lyon lors de son entretien à Brut.

France : visé par le gouvernement, le mouvement Civitas veut contester sa dissolution

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