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Interview de Poutine : Tucker Carlson pourrait-il être sanctionné en Europe ?

Le journaliste vedette américain Tucker Carlson est sous le feu des critiques pour s’être rendu à Moscou afin d'interviewer Vladimir Poutine. Des parlementaires européens, interrogés par Newsweek, estiment que le journaliste américain pourrait tomber sous le coup des sanctions de l’UE.

Dans une vidéo postée sur X, Tucker Carlson confirme qu’il interviewera Vladimir Poutine et s’en explique

L’interview de Vladimir Poutine par Tucker Carlson ne sera publiée qu’à minuit heure française le 9 février, mais elle a déjà causé une hystérie politico-médiatique en Occident. Aux États-Unis, dans une interview publiée ce 8 février sur MSNBC, l’ancienne candidate à la Maison Blanche, Hillary Clinton, a qualifié le journaliste américain d’«idiot utile» du président russe. Tucker Carlson «exécute déjà les ordres du Kremlin», a notamment fustigé CNN, le qualifiant d’«extrémiste de droite».

En France, l’ancien présentateur phare de Fox News est présenté sur le service public comme un «proche de Trump», «accusé ces dernières années de populariser des thèses complotistes et racistes». D’autres médias tricolores préfèrent le terme de «propagandiste». 

Du côté de Bruxelles, l’hostilité est également de mise, l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt voyant en Tucker Carlson un «porte-parole» de Trump et Poutine. «Comme Poutine est un criminel de guerre et que l’UE sanctionne tous ceux qui l’aident dans ses efforts, il semble logique que le Service pour l’action extérieure examine également son cas», a déclaré l’actuel eurodéputé au journal Newsweek. «Carlson est le porte-parole de Poutine et un ennemi de tout ce que les États-Unis représentent – ​​ni plus ni moins», a-t-il encore twitté.

Guy Verhofstadt n’est pas un cas isolé. «Carlson veut donner une tribune à quelqu’un accusé de crimes de génocide, c’est mal», s’est ainsi indigné auprès de Newsweek Urmas Paet, ancien chef de la diplomatie estonienne devenu député européen, estimant que Carlson «n’est pas un vrai journaliste puisqu’il a clairement exprimé sa sympathie pour le régime russe et Poutine et a constamment dénigré l’Ukraine, victime de l’agression russe».

«Pour une telle propagande en faveur d’un régime criminel, vous pouvez vous retrouver sur la liste des sanctions», a ajouté Urmas Paet. «Cela concerne principalement l’interdiction de voyager vers les pays de l’UE.»

«Des voix qui ne sont pas tout à fait saines d’esprit», selon Peskov

Quant à l’eurodéputé polonais Witold Waszczykowski, également ancien ministre des Affaires étrangères, celui-ci estime que Verhofstadt ferait mieux de «s’occupe[r] de ces hommes politiques européens qui continuent de chercher comment apaiser la Russie au lieu d’aider l’Ukraine à gagner la guerre», désignant le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.

Toutefois, comme le souligne Newsweek, le Parlement européen n’est pas seul à décider de la mise en place de sanctions, rappelant que le dernier mot revient au Conseil européen. Selon une source de l’agence TASS au sein de la délégation d’un États membres siégeant au Conseil, les Vingt-sept ne discuteraient pas actuellement de l’imposition de sanctions à l’encontre Tucker Carlson.

«Carlson a-t-il besoin de notre protection ? Je ne crois pas. Je pense qu’il peut se défendre», a déclaré ce 8 février à la presse le porte-parole du Kremlin. Interrogé sur les vives réactions en Occident à cette initiative du journaliste américain d’interviewer le président russe, Dmitri Peskov a déclaré qu’il demeurait encore des «voix saines» d’esprit aux États-Unis, «en plus des voix qui ne sont pas tout à fait saines d’esprit».

«Il est clair que la réaction sera très, très diverse», a-t-il par ailleurs confié, concernant les réactions de la communauté internationale à cette interview qui sera également publiée en russe et en anglais sur le site du Kremlin. Pour Peskov, «il est évident que c’est une interview qui sera lue et analysée pendant plus d’une journée».

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